VIDEO. «Mary Shelley»: Pourquoi Elle Fanning est idéale en créatrice de «Frankenstein»
PORTRAIT•Normal qu'elle se retrouve à incarner «Mary Shelley»: la jeune actrice américaine Elle Fanning ressemble par bien des côtés à la romancière, auteur à 18 ans de « Frankenstein »…Caroline Vié
L'essentiel
- Le film « Mary Shelley » retrace la jeunesse de l’auteure, à 18 ans, de « Frankenstein ».
- L’actrice Elle Fanning lui apporte sa vivacité et sa jeunesse.
- Haifaa al-Mansour, la réalisatrice saoudienne de « Wadjda », signe au final un beau portrait de femme.
Mary Shelley (1797-1851) était à peine sortie de l’enfance lorsqu’elle écrivit Frankenstein ou le Prométhée moderne. Haifaa al-Mansour, première cinéaste saoudienne, revient sur le destin de cette femme d’exception dont elle a confié le rôle titre à Elle Fanning.
aL’actrice, âgée de 20 ans et la réalisatrice quadragénaire de Wadjda (2012) ne sont pas trop de deux pour faire revivre cette femme libre. « Mary Shelley est l’histoire d’une jeune fille en passe de devenir adulte dans la société conservatrice du XIXe siècle, raconte Haifaa al-Mansour dans le dossier de presse. J’ai reconnu en elle une âme sœur. » L'actrice Elle Fanning aussi qui, par sa personnalité, son charisme et son parcours, lui ressemble sur bien des points.
Elle est moderne, Elle
A l’instar de Mary Shelley en littérature, Elle Fanning a commencé très tôt sa carrière de comédienne et a appris à survivre dans un monde très masculin. « Si vous enlevez leurs vêtements d’époque à Mary et à ses amis, ils pourraient passer pour des jeunes d’aujourd’hui », précise la réalisatrice. Leurs questionnements existentiels comme leurs amours tumultueuses sont très modernes tout comme le roman Frankenstein qui est toujours aussi lu deux siècles après avoir été créé.
Elle est libre, Elle…
Mary Shelley fugua à seize ans avec l’écrivain Percy Shelley (incarné par Douglas Booth) avant de connaître une existence passionnante sans se soucier du qu’en-dira-t-on. Comme la gamine de Wadjda résolue à acquérir un vélo dans une Arabie Saoudite où les droits des femmes sont bafoués, elle ne s’est pas laissé étouffer. La douce Elle Fanning est de la même trempe. Elle cache une détermination sans faille derrière une apparente fragilité. Son côté faussement angélique a été révélé par Sofia Coppola dans Somewhere (2011) puis dans Les Proies (2017).
Elle a le goût du risque, Elle
Elle Fanning sait choisir des rôles de jeunes femmes complexes projetées dans des milieux hostiles comme celui de la mode pour The Neon Demon (2016) de Nicolas Winding Refn. « Les gens s’imaginent que j’ai des goûts conventionnels parce que je suis jeune », confiait-elle à 20 Minutes au moment de la sortie de ce film. Ses choix comme How to Talk to Girls at Parties, le délire punk de John Cameron Mitchell, démontrent qu’elle a le goût du risque. Là encore, sa présence écrasante emporte ce biopic de telle façon qu’on imagine Mary Shelley sourire dans sa tombe de se voir si vivante tant de temps après son décès.