VIDEO. « Under the Silver Lake » plonge Hollywood dans un lac de mystères
DRAME•Le Hollywood que David Robert Mitchell fait découvrir à son héros, campé par Andrew Garfield, correspond à la propre expérience vécue par le réalisateur sur place…Caroline Vié
L'essentiel
- Andrew Garfield incarne un scénariste à la recherche d’une starlette disparue.
- Le réalisateur de « It Follows », David Robert Mitchell, plonge son héros dans un Hollywood étrange et fascinant.
- « Under the Silver Lake » montre les aspects les plus mystérieux et les plus inquiétants de la ville.
Hollywood, un monde de rêve et de paillettes ? C’est une image toute différente de la ville que David Robert Mitchell fait découvrir dans Under the Silver Lake, présenté en compétition à Cannes cette année.
Le réalisateur de It Follows trace le parcours aux frontières du fantastique d’un aspirant scénariste joué par Andrew Garfield. « Cette ville peut vite sembler hostile à ceux qui ne parviennent pas à s’y faire accepter, confie le réalisateur à 20 Minutes. Elle surprend constamment et il faut avoir un caractère bien trempé pour y survivre. C’est l’expérience que j’y ai moi-même vécue. »
Andy et ses drôles de dames
La disparition soudaine d’une très jolie starlette (la sculpturale Riley Keough) lance le jeune héros campé par Andrew Garfield dans une enquête qui va lui permettre de croiser beaucoup d’autres filles étranges.
« Hollywood est riche en femmes mystérieuses, qu’elles le soient réellement ou qu’elles se créent une personnalité dans l’espoir de se faire remarquer, précise David Robert Mitchell. Je pense qu’il s’agit de l’endroit où on peut croiser le plus de créatures fascinantes et dangereuses au mètre carré. »
Andy et les gourous
Sur les traces de sa belle, le trentenaire découvre des gourous dont les disciples semblent totalement frappadingues. « On en croise de toutes sortes qui tentent plus ou moins de vous arnaquer, reconnaît le réalisateur avec amusement. Mais il arrive que certains soient sincères. »
On ne peut s’empêcher de penser à David Lynch et à Mulholland Drive (2001) quand le rêve tourne doucement au cauchemar. « J’admets avoir un sérieux rapport entre amour et haine pour Hollywood, dit le cinéaste. On peut y sombrer facilement dans la folie à force d’espoirs déçus et de fréquentations bizarres. »
Andy entre sexe, drogue et rock’n’roll
Une somptueuse bande-son renvoie le public à l’époque mythique des années 1960 avant de l’emmener - en même temps que le héros - dans un monde où la sexualité débridée et l’usage de psychotropes ne rendent pas les personnages heureux. Tous semblent profondément déséquilibrés.
« Cette différence entre l’idée qu’on se fait de Hollywood et la réalité n’a rien de réactionnaire, martèle David Robert Mitchell. Cela correspond aux illusions perdues de bien des jeunes qui y tentent leur chance en rêvant de gloire. » Le spectateur qui osera un plongeon dans cet univers original prend le risque d’en sortir durablement envoûté.