VIDEO. Yann Gonzalez: «Vanessa Paradis était une évidence en productrice lesbienne de pornos gays»
THRILLER•Pour « Un couteau dans le cœur », le réalisateur fait évoluer Vanessa Paradis dans le milieu du cinéma X homo des années 1970…Caroline Vié
L'essentiel
- «Un couteau dans le cœur» confronte une productrice de pornos gays à un tueur qui décime ses acteurs.
- Yann Gonzalez s’est librement inspiré d’une véritable figure du cinéma X pour écrire son scénario.
- Il a confié le rôle à Vanessa Paradis, bouleversante en lesbienne follement amoureuse de sa compagne.
Anne-Marie Tensi alias AMT, vous connaissez ? Peut-être pas, mais c’est de cette figure emblématique du cinéma X que Yann Gonzalez s’est inspiré pour créer le personnage principal d’Un couteau dans le cœur. « Vanessa Paradis était une évidence en productrice lesbienne de pornos gays », confie-t-il à 20 Minutes. La star est épatante dans ce thriller où ses acteurs se font décimer à coups de godemiché tranchant par un psychopathe masqué.
La véritable AMT, aujourd’hui décédée, était une femme importante du cinéma X des années 1970-1980. Le réalisateur des Rencontres d’après minuit (2013) s’est volontairement éloigné de sa réalité pour construire son personnage fictif, amoureux à la folie de sa compagne incarnée par Kate Moran. « J’ai choisi d’axer mon film sur un romantisme sombre qui n’a pas grand-chose à voir avec d’authentiques tournages de pornos », précise-t-il.
Une aventure un peu dingo
Entre giallo (polar italien aux frontières du fantastique) et érotisme. Un couteau dans le cœur trouve un ton unique. « Vanessa est une star rare qui entre dans chacun de ses rôles comme dans une aventure un peu dingo, dit-il. Elle a embrassé ma vision sans retenue. » Niels Schneider, Nicolas Maury (vu dans la série Dix pour cent) et même le cinéaste Bertrand Mandico la guident dans ce monde délirant et vénéneux. « On a gommé le côté glauque, insiste Yann Gonzalez, pour raconter une histoire d’amour passionné et mélanger les genres en renvoyant le spectateur au divertissement forain qui est l’origine du cinéma. »
Une fonction masturbatoire
S’il décrit son film comme « un train fantôme où on prend plaisir à avoir peur en sachant que tout est faux », Yann Gonzalez rend aussi hommage à ceux qu’il considère comme des pionniers du cinéma pornographique. Les tournages qu’il montre ont un aspect joyeux, presque bon enfant, que visitent des figures hautes en couleurs. « Aujourd’hui, les films X sont vus seuls devant son écran ce qui les réduit à leur dimension masturbatoire, explique-t-il. A cette époque, ils étaient projetés en salles et permettaient des rencontres. »
A nous la liberté !
Une incroyable impression de liberté se dégage de ce film poétique et sexy. Le monde de Yann Gonzalez ne ressemble à aucun autre. « J’essaye de réunir des gens autour d’une envie commune de cinéma, » dit-il. Il communique cette envie au spectateur qu’il entraîne dans un univers magique où on fait fi des interdits. C’est avec un grand plaisir qu’on prend Un couteau dans le cœur.