Affaire Weinstein: Le silence de Salma Hayek pour protéger Antonio Banderas
#METOO•L’acteur raconte que Salma Hayek n’a rien dit du harcèlement dont elle a été victime de la part d’Harvey Weinstein pour le protéger lui mais également ses proches…Floréal Hernandez
«Harvey est mon monstre aussi ». Voilà ce que déclarait Salma Hayek dans un texte publié par le New York Times en décembre 2017. L’actrice mexicaine a, elle, aussi été harcelée par le producteur Harvey Weinstein. Dans ce texte, elle racontait les humiliations et les menaces subies pour tourner et produire Frida (2002), un projet très cher à cette grande admiratrice de la peintre mexicaine Frida Kahlo. Ce rôle a valu à Salma Hayek une nomination aux Oscars.
Le producteur lui aurait plusieurs fois demandé de prendre une douche avec lui, de le laisser avoir un contact sexuel avec elle ou de se mettre nue devant lui avec une autre femme. Des accusations qu’il conteste.
« Si j’avais eu conscience d’une telle bestialité… »
« J’ai travaillé avec Harvey Weinstein, il a produit des films dans lesquels je jouais, mais je n’avais pas conscience » de ces abus, a expliqué l’acteur espagnol Antonio Banderas, qui a également joué dans Frida, lors d’un entretien téléphonique avec l'Agence France Presse.
« Lorsque Salma s’est exprimée, la première chose que j’ai faite est de l’appeler pour lui demander “Pourquoi ne m’as-tu rien dit ?”», raconte-t-il. « Elle essayait de me protéger, de protéger ses amis, car elle savait qu’il [Weinstein] était très puissant et que si elle nous avait dit quelque chose et que nous lui avions fait face, nous aurions payé un prix très cher », explique l’acteur.
« Si j’avais eu conscience d’une telle bestialité, j’en aurais parlé » à Weinstein, assure Antonio Banderas, qui ne remet pas en question les accusations de son amie. « Je pense que cela devait exploser, c’est inacceptable dans le monde du cinéma, de la banque, où que ce soit, cela ne peut pas exister », affirme l’acteur espagnol de 57 ans.
« C’est criminel d’abuser les gens à ce point, les agresseurs devraient être jugés », ajouta-t-il.