Lars Von Trier ne se laisse pas abattre par les divers scandales qui l'accablent
POLEMIQUE•Le réalisateur, revenu en grâce auprès du Festival de Cannes après y avoir été déclaré persona non grata en 2011, s'est confié à « 20 Minutes »...De notre envoyée spéciale à Cannes, Caroline Vié
L'essentiel
- Le réalisateur est de retour à Cannes avec « The House That Jack Built ».
- Le film a fait scandale sur la Croisette en contant les aventures d'un tueur en série.
- Lars Von Trier a évoqué tout cela pour « 20 Minutes ».
Le scandale semble suivre Lars Von Trier à la trace. A peine est-il revenu au Festival de Cannes qu’il fait frémir les festivaliers avec le magnifiqueThe House That Jack Built, portrait d’un tueur en série incarné par Matt Dillon, impeccablement glaçant.
« J’ai présenté des excuses pour ce que j’ai dit en 2011 », avoue le réalisateur de Melancholia qui avait été chassé du festival pour avoir prononcé des propos sur Hitler. Devenu persona non grata à la manifestation, il n’y avait pas remis les pieds depuis. « J’ai demandé pardon bien que je ne comprenne pas bien ce qu’il y a à pardonner, confie-il à 20 Minutes. Je ne suis pas un nazi et, dans mon pays, mes déclarations n’auraient pas eu la caisse de résonance que leur ont donné les réseaux sociaux. »
Le bruit des fauteuils qui claquent
A 62 ans, le cinéaste semble très fatigué. « Toute cette affaire m’a énormément affecté, admet-il et j’ai fait une énorme dépression dont le tournage de The House That Jack Built m’a aidé à sortir. » Il n’a pas mal pris que les gens quittent la salle. « Déjà, quand j’ai montré Element of Crime, mon premier film sorti en 1984, des spectateurs s’en allaient à chaque meurtre !, se souvient-il. Le bruit des fauteuils qui claquent faisait comme un concert de percussions. »
Lars Von Trier reconnaît bien volontiers que certaines scènes de son nouveau film peuvent déranger violentes pour un public non averti. « Mes images sont moins gores que celles de bien des films d’horreur », dit-il.
Un sens de l’humour bien à lui
Il hausse les épaules quand on évoque les personnes qui l’accusent d’être misogyne. « Il ne faut pas confondre le comportement de mon personnage et mon propre point de vue, soupire-t-il. Il y a beaucoup d’humour dans mon film mais j’ai l’impression que peu de gens le comprennent. »
Cet humour noir lui a causé bien des soucis mais il refuse de s’en affranchir : « Le politiquement correct tue l’art et cela me fait très peur. » Espérons que tout cela ne nuira pas à The House That Jack Built, œuvre magistrale, esthétique et cruelle dont la sortie française n’est pas encore datée pour l’instant.