Festival de Cannes: J’ai monté les marches et tenté de m’asseoir à côté de Javier Bardem
CEREMONIE D'OUVERTURE•« Everybody Knows » ouvrait le 71e Festival de Cannes ce mardi. « 20 Minutes » s’est retrouvé à deux doigts (et une bonne dizaine de sièges) du couple star Penélope Cruz et Javier Bardem…De notre envoyé spécial à Cannes, Stéphane Leblanc
La première (et dernière) fois que j’ai monté les marches avec une équipe de film, c’était en 1998 pour Las Vegas Parano, joyeux délire psychédélique adapté d’un roman de Hunter S. Thompson par Terry Gilliam, alors au sommet de sa forme. Un heureux hasard m’avait placé juste derrière Johnny Depp et Kate Moss. Sous le crépitement des flashs, en me mettant sur la pointe des pieds, on ne voyait que moi…
Vingt ans plus tard, j’ai voulu rééditer l’exploit : me glisser entre Penélope Cruz et Javier Bardem, le couple le plus glamour de la compétition 2018. Mais les temps ont changé. Les deux stars ne sont apparues qu’à la toute fin du cortège, d’abord avec l’équipe du film Everybody Knows au complet, puis seules. On ne prend plus le risque, comme il y a vingt ans, de laisser les badauds fricoter avec des vedettes sur le tapis rouge…
« Plus à gauche ! »
Dans la salle, j’avais gardé deux places à côté de moi. Le duo de charme entre sous les applaudissements. « Hé, venez là ! Mais non : plus à gauche ! » Hein ? Ils se dirigent au centre, s’assiéront là et n’en bougeront plus… Tant pis.
Edouard Baer entre en scène et commence son speech poétique et décalé, qui voit « Isabelle Adjani à un moment sur un sourire » et se demande bien « pourquoi au col des Alpes il y a des gens dont on ne veut pas qu’ils soient ici chez eux ».
Une heure plus tard, Martin Scorsese, invité d’honneur de la Quinzaine des réalisateurs, appelle la présidente du jury Cate Blanchett à le rejoindre pour déclarer avec lui « le 71e Festival de Cannes ouvert ».
Rattrapé par le passé
L’écran géant du Grand Auditorium Lumière peut s’ouvrir et le réalisateur Asghar Farhadi dérouler son œuvre, Everybody Knows, un drame familial mâtiné de polar sur fond de mariage en Espagne. Vous n’aurez pas besoin d’être à Cannes pour en profiter : ce film subtil, prenant et passionnant, sur ce que l’on sait et ce que l’on ne sait pas de notre passé quand il rattrape notre présent, sort ce mercredi dans les salles.
Après Une Séparation et Le Passé, du même cinéaste iranien, qui ont tous les deux dépassé le million de spectateurs dans l’Hexagone, voilà un film que vous n’aurez envie de manquer pour rien au monde. Ne nous demandez pas pourquoi, c’est comme ça. Et c’est pourquoi on ne vous dira rien de plus.