«L'homme qui tua Don Quichotte» au Festival de Cannes? Verdict repoussé à mercredi
ATTENTE•Le décision devait être prise ce lundi, elle est repoussée à mercredi. En attendant, « 20 Minutes » rappelle les raisons du conflit qui bloque la projection cannoise et la sortie de « L’homme qui tua Don Quichotte »…Caroline Vié
L'essentiel
- «L’homme qui tua Don Quichotte » a été sélectionné pour la clôture du Festival de Cannes le 19 mai et doit sortir en salles dans la foulée...
- Paolo Branco, le premier producteur du film, a attaqué le Festival de Cannes en référé pour empêcher toute projection.
- La décision de justice, attendue ce lundi, sera finalement rendue ce mercredi à 14h30.
Mise à jour, lundi 7 mai à 14h30
Passera ? Ne passera pas ? C’est un suspense digne d’une série télévisée qui entoure L’homme qui tua Don Quichotte de Terry Gilliam dont on ignore toujours s’il pourra être présenté le 19 mai en clôture du Festival de Cannes et sortir dans la foulée.
Avant la décision des juges, attendue ce mercredi au lendemain de l’ouverture de la manisfestation, 20 Minutes fait le point sur cette bataille royale digne d’un combat de catch, tandis que les protagonistes continuent de s’étriller à coups de communiqués vengeurs que nous avons résumés.
Les combattants
A ma droite : Terry Gilliam, réalisateur du film qu’il porte à bout de bras depuis un quart de siècle. A ma gauche, Paolo Branco, producteur qui estime que le film lui appartient au point d’attaquer le festival en référé pour en interdire la projection au motif qu’elle aurait lieu sans son autorisation.
Sur le ring
Le président du Festival de Cannes Pierre Lescure et son délégué général Thierry Frémaux ont sélectionné le film et font savoir qu’ils soutiennent les artistes envers et contre tous.
« Le Festival de Cannes respectera la décision de justice à intervenir, quelle qu’elle soit, mais nous tenons à redire qu’il se tient du côté des cinéastes et en l’espèce du côté de Terry Gilliam dont on sait l’importance qu’a pour lui un projet qui a connu tant de vicissitudes »
Ce qu’ils veulent
Paulo Branco souhaite être reconnu comme producteur du film. Terry Gilliam aimerait que son film puisse être vu.
Ce que leurs « coaches » disent
Juan Branco, avocat et accessoirement fils de Paolo, déclare que la société de ce dernier, Alfama Films, a sauvé Don Quichote de la faillite en injectant de l’argent dans le film. Son communiqué est clair.
« Pendant seize ans de 2000 à 2016, Terry Gilliam n’a trouvé aucun producteur acceptant de reprendre son projet. Si ce film existe aujourd’hui, c’est grâce au travail et aux investissements réalisés par Alfama Films production et Paulo Branco, quand personne ne croyait plus à ce film. »
Océan Films , qui distribue le film en France, dément ces propos en affirmant qu’Alfama Films n’a pas mis un kopeck dans l’affaire. Ils expliquent pourquoi Paulo Branco ne saurait être considéré comme le producteur du film (quatre autres lui ayant succédé) et qu’il n’a donc aucun droit sur lui.
« Il n’a jamais payé le prix des droits d’auteur-réalisateur du film, il n’a pas même versé 1 euro à Terry Gilliam à ce titre. […] Il n’a pas produit le film sélectionné par le Festival de Cannes. »
Autour du ring
Les fans de Terry Gilliam se sont mobilisés avec des tweets parfois lapidaires. Tous réclament à corps et de cris de voir le film qu’ils attendent depuis longtemps et refusent d’accepter que des conflits financiers puissent les en priver.
Ce qui va se passer
C’est mercredi 9 mai à 14h30 que le tribunal décidera de si L’homme qui tua Don Quichotte sera montré à Cannes. La cour d’appel de Paris statuera le 15 juin prochain quant aux droits du film.
Qui va gagner
Deux possibilités. Soit les juges donnent raison à Paolo Branco et le film est bloqué jusqu’au 15 juin, après l’annulation de sa projection à Cannes et sa sortie dans la foulée. Soit ils lui donnent tort et L’homme qui tua Don Quichotte est montré en attendant la décision finale mi-juin. On aimerait tant que les « arbitres » statuent en faveur du cinéma et qu’une affaire d’argent ne prive pas les spectateurs d’une œuvre tant attendue.