VIDEO. «Comme des rois»: Pourquoi Kad Merad nous énerve et nous touche en arnaqueur maladroit
COMEDIE•L’acteur compose un personnage aux multiples facettes dans cette fantaisie sociale pleine de tendresse…Caroline Vié
L'essentiel
- Kad Merad trouve l’un de ses meilleurs rôles depuis longtemps dans « Comme des rois ».
- Il incarne un petit escroc qui entraîne son fils dans ses magouilles.
- Le réalisateur Xabi Molia le fait jouer sur toute une gamme d’émotions.
Il y avait longtemps que Kad Merad n’avait pas trouvé personnage aussi riche que celui de Comme des rois de Xabi Molia. Il incarne un escroc à la petite semaine embarquant son fils ( Kacey Mottet Klein) dans ses magouilles pour tenter de garder leur logement.
« Kad a fait de la vente en porte-à-porte dans sa jeunesse, explique le cinéaste dans le dossier de presse. Il sait que ça flirte parfois avec l’arnaque. » On pense aux Apprentis de Pierre Salvadori devant cette chronique douce-amère où la tendresse affleure pour ce duo mal assorti. Kad est à la fois agaçant, touchant, drôle et actuel : un cocktail détonnant pour l’une des meilleures comédies de ce printemps.
Il est agaçant
L’une des forces du film est que le spectateur ne ressent pas toujours de sympathie pour cet homme qui s’en prend à plus faible que lui, volant sans scrupule des banlieusards naïfs et pas vraiment fortunés. On lui en veut aussi d’entraîner son rejeton dans ses affaires lamentables au risque de mettre en péril l’avenir de comédien dont rêve secrètement le jeune homme.
Il est touchant
Cet arnaqueur est tellement nul qu’il en devient attendrissant. Kad Merad joue à fond sur cet aspect d’un antihéros qui ne souhaite finalement que le bien des siens même s’il s’y prend comme un pied pour l’obtenir ! Son incapacité chronique à rentrer dans le rang en trouvant un boulot a quelque chose d’émouvant tant on sent qu’il est totalement inadapté au monde qui l’entoure.
Il est drôle
La mauvaise foi de cet escroc finit par devenir comique. On attend avec impatience de voir ce qu’il va bien pouvoir inventer pour se tirer d’affaire. Il finit toujours par tout gâcher en un mélange de malchance et de maladresse ahurissant pour vendre de la piquette ou du mauvais foie gras. On sourit souvent en le voyant essayer de se dépêtrer de situations inextricables notamment avec son propriétaire.
Il est actuel
Le réalisateur de 8 fois debout et des Conquérants brosse le portrait d’un paumé ancré dans le monde d’aujourd’hui et sa précarité. La banlieue dans laquelle le protagoniste évolue n’a rien de commun avec les quartiers difficiles mais elle ressemble à bien des paysages de la France actuelle ce qui favorise l’identification du spectateur. Il ne serait pas surpris de voir le personnage de Kad Merad sonner chez lui.
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