VIDEO. «Nobody's watching»: Le désir de transparence d'un jeune acteur gay à New York
DRAME•La réalisatrice de « L’été de la Boyita » montre la Grosse Pomme par les yeux d'un homme aux rêves brisés...Caroline Vié
L'essentiel
- Un jeune acteur fuit l’Argentine, son amant et son boulot à la télé pour conquérir New York.
- Il va de désillusion en désillusion dans cette chronique poignante, inspirée par l'expérience d'immigrée de la réalisatrice elle-même.
Nobody’s watching de Julia Solomonoff suit l’errance d’un jeune comédien argentin ( Guillermo Pfening) dans New York tandis qu’il essaye d’oublier son amant et de trouver du boulot. Entre quête existentielle et réflexion sur l’immigration, cette chronique cruelle montre les dessous d’une ville hostile fort différente des clichés touristiques.
A New York, à vélo
La réalisatrice deL'été de la Boyita entraîne son héros solitaire des rues glauques d’une mégapole tentaculaire à des lieux baignés de lumière rendus cafardeux par l’état d’esprit de cet homme mal dans sa peau. « Je montre la ville par ses yeux », explique-t-elle dans le dossier de presse. Ce point de vue à hauteur d’homme, à pied ou à vélo, donne l’impression d’évoluer en compagnie du personnage.
On dépasse les "autobios"
La réalisatrice argentine s’est inspirée de sa propre expérience d’immigrée dans la Grande Pomme pour suivre son héros. « Je me suis déjà sentie très seule dans des lieux festifs car New York est une ville hostile pour les nouveaux venus », avoue-t-elle. Cette solitude au milieu de la foule est particulièrement bien rendue quand l’homme multiplie de petits boulots ou doit mentir à sa famille sur sa réussite alors qu’il est contraint de voler de la nourriture dans des magasins.
Célébrité vs anonymat
« On est tenté de se fondre dans la masse et devenir complètement invisible pour échapper à son malaise constant », déclare la cinéaste. Le parcours du combattant du jeune comédien gay est dépeint sans concession au fil d’une œuvre montrant à quel point les communautés doivent se serrer les coudes pour survivre dans une Amérique trop individualiste. Le spectateur comprend parfaitement le processus qui pousse le jeune acteur à passer d’un rêve de célébrité à un douloureux désir d’anonymat.