Il suffit d’un coup d’œil pour comprendre que la mante religieuse (mantis religiosa), à la silhouette faite pour l’attaque, aux pattes couvertes d’épines et aux grands yeux fixes est une tueuse.

Une prédatrice redoutable

Ces attributs évidents ne sont toutefois pas ce qui fait d’elle une prédatrice redoutable. Si nous ne voyons que deux de ses yeux, la mante en a en réalité cinq, les trois autres étant cachés sur sa tête et servant principalement à sentir les changements de luminosité. Elle a aussi une sorte d’oreille localisée sur le thorax qui peut détecter les ultrasons, ce qui s’avère utile pour échapper aux attaques de chauves-souris.

Des capacités extraordinaires

Pour faciliter leurs embuscades, les différentes espèces de mantes ont développé une série de camouflages sophistiqués afin de se fondre dans leur environnement. En imitant des plantes, que ce soit une feuille morte ou une fleur exotique, ces chasseuses peuvent passer inaperçues et attendre que leur dîner vienne à elles. La mante religieuse, quant à elle, se confond facilement avec de l'herbe ou des feuilles. Dès qu’une victime potentielle est à sa portée, la mante bondit, vive comme l’éclair, déployant ses grandes pattes ravisseuses toujours en position pour libérer une explosion d’énergie.

Un insecte cannibale

Les mantes sont surtout connues pour autre chose : elles n’utilisent pas seulement leurs talents de prédatrices contre d’autres espèces. Les femelles tuent et mangent en effet leur partenaire peu après l’accouplement, voire pendant. Ce cannibalisme n’est toutefois pas systématique : il n’a lieu que 20 % du temps, et il est plus courant chez certaines espèces que chez d’autres. C'est le cas de la mante religieuse qui dévore son partenaire après l'accouplement.

Toute forme de cannibalisme nous semble cruelle – et les mâles, bien plus petits que les femelles mantes, savent qu’ils doivent se méfier quand ils leur font la cour –, mais ce repas substantiel a réellement un avantage pour l’espèce en question. Des études ont montré que les futures mères qui consomment leur partenaire peuvent produire jusqu’à deux fois plus d’œufs.

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