«Ces artistes demandent des explications, donc je leur donne. » Dénoncée dans une tribune à Vincent Bolloré par 600 personnalités de la scène culturelle, la déprogrammation surprenante de Zaho de Sagazan des antennes du groupe Lagardère (d’Europe 1, Europe 2 et Lagardère) a suscité un vif émoi, si ce n’est une vague d’inquiétude. Qu’Alain Liberty, directeur général des radios musicales, a tenté de dissiper jeudi 25 juillet auprès de nos confrères du Parisien.

Pour lui, il ne faut pas voir dans la soudaine disparition des ondes du single « La Symphonie des éclairs » une mesure de rétorsion de la galaxie Bolloré (qui a racheté Lagardère fin novembre), dont le patriarche aurait peu goûté une prise de parole épicée de la chanteuse de 24 ans. Le 2 juillet, sur son compte Instagram, la chanteuse avait adressé un « gros mais vraiment gros, gros fuck à Cyril Hanouna » après une enquête du Monde sur son émission sur Europe 1. L’artiste s’alarmait également d’une « diabolisation de la gauche et dédiabolisation de l’extrême droite par les médias depuis des semaines absolument immonde ».

« Des accusations sans fondements »

Alain Liberty le dit et le redit, il n’y a aucun rapport entre les deux événements : « Les raisons de son retrait de l’antenne d’Europe 2 sont simples. À mon arrivée, j’ai organisé une nouvelle orientation d’identité musicale, privilégiant une programmation plus rythmée, festive et joyeuse. Pour cela, nous avons opéré pas mal de changements. Ainsi, en juin, nous avons sorti 48 chansons de la playlist, remplacées par d’autres. Certains passaient 40, 50 voire 60 fois par semaine avant de disparaître ! » Pour les autres stations dont il a la charge, il ajoute que « La Symphonie des éclairs » est un titre « en fin de carrière ».

Plus largement le patron des trois radios musicales évoque des « accusations sans fondements », un « procès d’intention regrettable » : « nous ne confondons pas un engagement personnel et une œuvre », assure-t-il au Parisien. Interrogé par l’AFP, Arnaud de Puyfontaine, président du directoire de Vivendi, a renvoyé au magazine Harper’s Bazaar, propriété également de la multinationale Bolloré, qui fait sa Une sur Zaho de Sagazan. Convaincu ?