Mais que va faire Emmanuel Macron en Serbie ?
géopolitique•Pendant que tout le monde se demande qui sera le prochain Premier ministre, Emmanuel Macron se rend en Serbie ce jeudi et vendredi. Il y est pour « réaffirmer le soutien de la France à l’ancrage européen » du paysF.B.
Les deux pieds dans une crise politique qu’il a lui-même créée, le président de la République Emmanuel Macron fait son retour sur la scène internationale. Le chef de l’Etat part ce jeudi pour la Serbie et ce, jusqu’à vendredi. Mais pour quoi faire ? Et quel est le programme ? 20 Minutes vous dit tout.
L’intégration européenne de la Serbie
Ce déplacement, à un moment où l’on pouvait s’étonner que le chef de l’État soit pris par la délicate tâche de choisir un Premier ministre, comportera un volet diplomatique visant à réaffirmer que l’avenir de la Serbie est « au sein de l’Union européenne et nulle part ailleurs », comme l’a exprimé le président français après la visite officielle en avril du président serbe Aleksandar Vucic à Paris.
Candidate à l’UE depuis douze ans, la Serbie affiche pourtant des liens étroits avec le régime de Vladimir Poutine. Bien que le régime serbe ait condamné l’invasion de l’Ukraine, il a refusé de suivre la plupart des pays européens en imposant des sanctions à la Russie. De plus, certaines déclarations d’Aleksandar Vucic révèlent une certaine indulgence envers Moscou, même si Belgrade affirme être sincèrement déterminée à rejoindre l’Union européenne.
La question du Kosovo
Autre sujet délicat : le Kosovo, qui a proclamé son indépendance en 2008, mais que Belgrade refuse toujours de reconnaître. Au printemps, Emmanuel Macron avait exhorté les deux pays à faire des efforts pour progresser vers la normalisation de leurs relations. Début août, la France avait également dénoncé « les actions unilatérales répétées des autorités kosovares », affirmant qu’elles « compromettent les efforts de normalisation » entre Belgrade et Pristina, un préalable essentiel à leur intégration européenne selon Ouest-France.
La vente de douze Rafale
La visite d’Emmanuel Macron revêtira également une dimension économique, avec la possibilité de finaliser un accord pour la vente de douze avions de chasse Rafale, un contrat estimé à plus de 3 milliards d’euros. « Nous négocions cet accord depuis plusieurs jours », a déclaré Aleksandar Vucic lundi dernier sur une chaîne de télévision serbe. Il a souligné qu’il s’agissait d’« un contrat majeur pour notre pays et non négligeable même pour la France », lors d’une interview exclusive avec l’AFP.
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