Loi immigration : « Le Conseil constitutionnel n’est pas là pour rendre des services politiques », lâche Laurent Fabius
Loi immigration•Le président du Conseil constitutionnel Laurent Fabius a répondu aux critiques de la droite et de l’extrême droite au micro de France Inter concernant la large censure de loi immigration par les Sages ce vendredi20 Minutes avec AFP
Le Conseil constitutionnel n’est « pas là pour rendre des services politiques » mais « une décision juridique », a souligné son président Laurent Fabius sur France Inter vendredi, au lendemain de la large censure de la loi immigration dénoncée par la droite et l’extrême droite.
« C’est quand même très spécifique y compris dans l’Histoire de considérer que ceux qui ont pour charge, en vertu de la Constitution, de dire le droit, font un coup d’Etat contre le droit », a commenté Laurent Fabius, interrogé sur des propos du LR Laurent Wauquiez qui avait fustigé un « coup d’Etat de droit » de la part des Sages.
Les « cavaliers législatifs » à la rescousse
« Je ne veux pas faire de parallèle historique, mais en général, quand on développe ce genre de propos, ça fait réfléchir », a ajouté le président du Conseil et ancien Premier ministre socialiste. « Notre décision reprend exactement ce qu’on appelle la jurisprudence », qui « remonte à plusieurs dizaines d’années », a revendiqué Laurent Fabius, à propos des « cavaliers législatifs », ces mesures retoquées car jugées sans lien direct ou indirect avec le texte de loi en discussion. « Que n’aurait-on dit si nous avions modifié notre jurisprudence à l’occasion de cette question importante », a-t-il insisté.
Le Conseil n’est pas « guidé par les sondages »
« Les cavaliers législatifs », « ça ne veut pas dire que la disposition sur le fond, nous la censurions. Elle peut revenir sur le fond et à ce moment-là, nous dirons ce que nous en pensons », a rappelé Laurent Fabius, alors que le sénateur Hervé Marseille, président du groupe centriste, a déjà annoncé une proposition de loi pour reprendre une grande partie des articles censurés. Et le Conseil n’est pas « guidé par les sondages, sinon, à la place du Conseil constitutionnel, il faut nommer le directeur de la Sofres », a aussi glissé Laurent Fabius. Le président du Conseil constitutionnel a par ailleurs jugé « pas banale » la méthode du camp présidentiel, qui avait lui-même semblé espérer une censure partielle de la loi.