La menace Grimsvötn

audrey chauvet
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   On connaissait Eyjafjöll, cette année l'Europe découvre Grimsvötn. Ce volcan islandais, entré samedi en éruption, a provoqué la fermeture de l'espace aérien islandais et des perturbations dans les aéroports norvégiens et écossais.
  La situation est toutefois moins inquiétante que l'an dernier pour les voyageurs, en raison de la nature du magma expulsé par Grimsvötn : « Il est plus basaltique que celui d'Eyjafjöll, les cendres sont donc plus grosses. Elles retombent plus vite et se dispersent moins », explique Georges Boudon, vulcanologue. D'autre part, les conditions météorologiques, particulièrement défavorables en 2010, ne sont pas les mêmes, les vents ayant entraîné la plus grande partie du nuage de cendres vers le Groenland. 

 De gros fumeurs
Si les volcans islandais fument autant, c'est « parce qu'ils sont recouverts d'une calotte glaciaire, précise Georges Boudon. Lorsque le magma est expulsé, il entre en contact avec la glace et l'eau, qui est vaporisée et favorise une dispersion des particules beaucoup plus haut que les autres volcans. »
  Que deux volcans se réveillent à un an d'intervalle n'a rien d'étonnant pour le vulcanologue : « Les volcans islandais connaissent des éruptions fréquentes, il ne s'agit pas d'une réactivation généralisée », insiste-t-il.
  Le nuage de cendres ne devrait pas atteindre la France avant vendredi et une fermeture de l'espace aérien français n'est pas prévue à ce jour, a déclaré hier Nathalie Kosciusko-Morizet.