INTERNETMicrosoft attaque Google pour abus de position dominante

Microsoft attaque Google pour abus de position dominante

INTERNETMicrosoft a l'intention de déposer une plainte contre Google auprès de la Commission européenne, jeudi...
Sandrine Cochard

Sandrine Cochard

Déjà visé par une enquête sur sa position dominante par la Commission européenne, Google devra également faire face à une nouvelle plainte pour abus de position dominante, déposée cette fois par Microsoft. Le groupe informatique américain a en effet annoncé mercredi qu’il déposait plainte auprès de la Commission européenne, rejoignant ainsi une action lancée par d’autres acteurs du Net.

«Google bloque des contenus et des données»

«Microsoft dépose une plainte formelle auprès de la Commission européenne, dans le cadre de l'enquête en cours de la Commission pour savoir si Google a violé le droit européen de la concurrence», indique Brad Smith, vice-président de Microsoft, dans un blog publié sur le site de Microsoft. «Google bloque des contenus et des données dont les concurrents ont besoin pour fournir des résultats de recherche aux consommateurs et pour attirer des annonceurs publicitaires», affirme-t-il, regrettant que Bing -le moteur de recherche de Microsoft- «et d'autres moteurs de recherche ne sont pas sur un pied d'égalité avec Google».

«La Commission prend note de la plainte et, comme le veut la procédure, va informer Google et lui demander de s'exprimer dessus», a réagi la porte-parole de la Commission pour les questions de concurrence, Amelia Torres, prévenant qu'elle ne fournirait «aucune autre information». C’est en effet à Bruxelles de décider si cette nouvelle plainte doit être intégrée à la procédure en cours.

>> Pour tout savoir sur l’abus de position dominante, lisez l’interview d’Emmanuel Combe, professeur à l’université de Paris 1 et membre de l’Autorité de la concurrence.

Google de son côté, n’est «pas surpris» d’une telle plainte de la part de Microsoft «puisque l'une de leurs filiales était l'un des premiers plaignants (il s’agit de Ciao, ndlr)», selon son porte-parole à Bruxelles Al Verney. Et de préciser que Google «continue de discuter de l'affaire avec la Commission européenne» et «se fait un plaisir d'expliquer à qui le désire comment notre activité fonctionne».

La plainte déposée jeudi par Microsoft n’est pas dénuée d’ironie. Le géant informatique avait lui-même été épinglé par la Commission européenne pour les mêmes motifs. Il avait été condamné à payer 497 millions d'euros puis 899 millions d'euros en 2008.