Son appel au secours, lancé sous la forme d’une vidéo postée sur YouTube, n’a pas suffi à sauver Amanda Todd. Harcelée et victime d’un maître-chanteur du Web, l’adolescente canadienne de 15 ans s’est suicidée mercredi. C’est cette fois les Anonymous qui s’improvisent justiciers en révélant le nom de l’homme qu’ils désignent comme responsable.

Des appels à venger Amanda

C’est à son tour dans une vidéo YouTube que le collectif de hackers livre en pâture à la vindicte numérique l’identité mais aussi l’adresse d’un homme de 30 ans qu’ils désignent comme le coupable du chantage. Sur les réseaux sociaux, déjà, les appels à venger Amanda Todd se multiplient.

C’est à l’âge de 12 ans que le calvaire de la jeune Canadienne débute, comme elle l’explique dans sa vidéo, postée le 7 septembre. Amanda y raconte comment elle a commencé à chatter avec des amis puis des inconnus grâce à sa webcam. «On me disait que j’étais fantastique, belle, parfaite», y écrit l’adolescente sur l’une des feuilles de papiers qu’elle fait défiler pour raconter sa douleur muette.

Dépression, alcool, drogue et tentatives de suicide

Jusqu’au jour où on lui demande de montrer ses seins. «Je l’ai fait... Un an plus tard», confesse Amanda. Dès lors, un inconnu prend contact avec elle sur Facebook et la menace de diffuser les photos qu’il a prises d’elle torse nu. N’obtenant pas ce qu’il espère, le corbeau met ses menaces à exécution. Amanda change plusieurs fois de collège, mais à chaque fois son harceleur la retrouve et envoie les photos à ses nouveaux amis.

A chaque fois, les images circulent et Amanda est la cible de moqueries voire de violences. Elle sombre dans la dépression, abuse de drogues et d’alcool, se mutile -comme le montre l’image de poignets tailladés à la fin de sa vidéo- et fait plusieurs tentatives de suicide. Jusqu’à ce mercredi d’octobre où l’adolescente se donne la mort, un mois avant ses seize ans.

«Amanda voulait raconter son histoire pour aider les autres enfants»

Sa mère Carol a assisté impuissante à la descente aux enfers de l’adolescente. Elle a monté une fondation pour lever des fonds afin de combattre le harcèlement. «Amanda voulait raconter son histoire pour aider les autres enfants. Je veux raconter mon histoire pour aider les parents», a-t-elle indiqué au Vancouver Sun.

Début octobre, une Suédoise de 14 ans avait choisi elle aussi de raconter son calvaire sur le Web. Lovisa Nystrand avait mis en ligne une vidéo dans laquelle, comme Amanda, elle expliquait à l’aide de petits panneaux avoir subi un viol. L’adolescente, qui voulait couper court aux insinuations de son entourage sur sa responsabilité dans l’agression, a retrouvé le sourire. Amanda, elle, a enregistré une nouvelle vidéo. Celle que sa mère n’a pas encore eu le courage de regarder.

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