Non, il me semble difficile d’être supporteur et de garder une distance professionnelle.

L’extrait des écoutes téléphoniques est clair. Paganelli est intervenu en faveur de Thomas Deruda, pour le faire recruter à Arles. Paganelli n’a pas démenti cette aide, à ma connaissance.

Je ne fais pas référence à des conversations téléphoniques entre ces deux personnalités. Je mentionne en revanche de nombreux échanges directs entre ces deux personnes. Toutes ces conversations ont été relatées par des témoins de ces scènes. Toutes les informations contenues dans le livre ont été recoupées et vérifiées.

Déjà répondu plus haut pour l’essentiel. Les perquisitions portaient sur les liens supposés entre certaines figures du milieu corso-marseillais et des agents de joueurs de l’OM. José Anigo a été placé sur écoutes dans le cadre de cette information judiciaire. Ces écoutes, dont je cite de larges extraits, démontrent les liens de José Anigo et de Rolland Courbis avec un personnage sulfureux. On peut en effet s’étonner que l’actionnaire tolère la présence de certaines personnes dans l’entourage du club.

RLD n’est ni mystérieux ni paradoxal. Il a été un très mauvais président. Il a mis en place des gens qui ont fait beaucoup de mal au club, à commencer par Roland Courbis. Il a été incapable de remporter le moindre titre malgré les centaines de millions investis. Surtout, il a laissé un certain entourage s’emparer du club et le piller pendant des années. A cet égard, sa veuve est une bien meilleure dirigeante. Au moins, Margarita Louis-Dreyfus ne s’encanaille pas avec certains personnages peu fréquentables. Au fond, Robert Louis-Dreyfus fut un grand bourgeois bohème qui s’est fait pigeonner dans les grandes largeurs, pour citer feu Pierre Dubiton, ex-directeur du club, un des rares dirigeants olympiens parfaitement intègres.

Un «gros mercato»? Tout est gros et énorme avec Labrune, un communicant qui ne recule pas devant les superlatifs.

Pape Diouf a été viré en 2009 parce qu’il n’a pas respecté les consignes de l’actionnaire. Il a oublié que l’actionnaire tranche toujours en dernier ressort. Cette erreur d’appréciation a profité à Vincent Labrune, devenu président du club deux ans après son éviction.

Oui.

Du «milieu» marseillais? Votre question n’est pas précise, je ne peux y répondre.

Plus trouble? Tapie a été condamné pour une affaire de match acheté. Tout n’était pas rose entre 1986 et 1994. Je ne me risquerai pas à comparer les époques. Encore une fois, Tapie a été condamné et son bras droit Jean-Pierre Bernès, aussi. On peut d’ailleurs s’étonner que ces deux anciens dirigeants de l’OM restent aussi présents dans l’entourage du club.

Elle ne trouve pas d’acheteurs! Marseille est une ville moins attractive pour les investisseurs que Monaco ou Paris. C’est dommage car Marseille est une ville qui respire le foot, contrairement à Paris et à Monaco.

Vous allez vite en besogne, L’OM est actuellement deuxième du championnat. Il y a aujourd’hui le PSG d’un côté et quelques grands clubs de l’autre, l’OM, Lyon et demain Monaco. N’enterrez pas trop vite l’OM, qui reste et de loin, le plus grand club français, avec le plus beau palmarès et les meilleurs supporteurs.

Anigo ne doit pas être réduit à un rôle négatif. Il a recruté de très bons joueurs, comme Mathieu Valbuena, le joueur français le plus en forme du moment, sur qui personne ne misait.

J’ignore si la situation serait pire en son absence, mais le maintien d’Anigo empêche l’OM de tourner la page de l’ère Courbis. Ce dernier a institué un «système» (selon les propres mots du procureur Marc Cimamonti) qui a porté préjudice à l’OM.

Les liens de José Anigo avec certains agents troubles, avec certains individus sulfureux, empêchent l’OM de passer à autre chose. C’est comme si l’histoire bégayait depuis quinze ans.

Oui, l’OM est à vendre, sa propriétaire Margarita Louis-Dreyfus en a assez de dépenser de l’argent pour ce club. Si des fonds qataris font un chèque avec beaucoup de zéros, l’OM sera vendu. Mais il n’y a pas que les Qataris qui s’intéressent aux grands clubs européens!

Je tremble comme une feuille (rires)! José Anigo n’est pas un épouvantail. Mon livre vise au contraire à restituer la réalité de ce personnage clé de l’histoire de l’OM, par-delà les stéréotypes.

Anigo a tour à tour été entraîneur des jeunes, au centre de formation, entraîneur de l’équipe 1, en 2000, puis à nouveau en 2004, avant de devenir directeur sportif en juin 2004. Il s’est maintenu au pouvoir en mettant en avant son «marseillitude». Les actionnaires considérant à tort que l’OM doit être partiellement dirigée par des Marseillais pur jus.

Le deuxième facteur qui explique la longévité de José Anigo, qui a survécu aux départs de Pape Diouf et Jean-Claude Dassier et à la mort de Robert Louis-Dreyfus, l’actionnaire qui a acheté le club en 1996, est sa remarquable capacité à s’adapter à toutes les situations, à tous les régimes présidentiels, Diouf, Dassier, Labrune. Robert Louis-Dreyfus a voulu le virer à deux reprises à cause de ses liens avec certaines personnalités sulfureuses. Pape Diouf a sauvé sa tête, «marseillitude» oblige.

Le deuxième facteur qui explique la longévité de José Anigo, qui a survécu aux départs de Pape Diouf et Jean-Claude Dassier et à la mort de Robert Louis-Dreyfus, l’actionnaire qui a acheté le club en 1996, est sa remarquable capacité à s’adapter à toutes les situations, à tous les régimes présidentiels, Diouf, Dassier, Labrune. Robert Louis-Dreyfus a voulu le virer à deux reprises à cause de ses liens avec certaines personnalités sulfureuses. Pape Diouf a sauvé sa tête, «marseillitude» oblige.

Anigo est par ailleurs un dirigeant habile, intelligent et rusé qui a su changer de cheval au moment opportun, n’hésitant pas à trahir ceux qui l’ont soutenu ou à s’allier avec ses ennemis d’hier. Il est ainsi resté au club en 2009, contredisant sa promesse de quitter le club en même temps que Pape Diouf. Aujourd’hui, il passe ses vacances avec l’ancien président Christophe Bouchet avec qui il entretenait des rapports exécrables. C’est une sorte de Machiavel du foot business qu’il faut prendre très au sérieux, et ne pas sous-estimer.

Je ne «m’autorise» rien en particulier. J’ai produit un travail d’enquête journalistique sur l’histoire de l’OM depuis le rachat du club par la famille Louis-Dreyfus fin 1996. Le journalisme ne consiste pas à suggérer ou sous-entendre. Cela consiste à transmettre des informations recoupées, en toute indépendance, sans se préoccuper de plaire ou déplaire.

Documents et témoignages à l'appui, l'auteur lève le voile sur les nombreuses histoires internes qui rongent le club phocéen. Des révélations fracassantes dignes d'un vrai polar... marseillais.