J’ai (dé)testé pour vous, me garer en camping car à Odéon

J’ai (dé)testé pour vous, me garer en camping car à Odéon

Vous pensiez que c'était impossible? Découvrez comment notre journaliste s'est débrouillé...

Je croyais avoir tout connu au volant de mon véhicule estival. Les centre villes prohibés aux poids lourds même moyens, les parkings de supermarché interdits aux « gens du voyage », les plages proscrites aux plus de deux mètres, et autres lieux divers où les camping cars ne sont pas acceptés. Une dernière épreuve m’attendait : Paris. J’habite un quartier central : Odéon. Entre les ruelles étroites, les parkings souterrains bas de plafond et les nombreux stationnements interdits, disons-le tout de go, il est impossible de se garer en camping car à Odéon. Je m’en doutais un peu et m’étais renseigné. Il y a à Paris et en banlieue des zones plus propices à accueillir mon véhicule. Problème, on ne transporte pas dans un camping car ce que l’on transporte dans une Fiat Uno. J’étais donc chargé, c’est peu de le dire : un mois et demi de fringues sales et souvenirs inutiles en pagaille impossible à entreposer dans un quelconque transport en commun. D’où mon acharnement. Après une heure à tourner en rond en manquant d’écorcher bon nombre de carrosseries, je trouve enfin une place libre. Je me stationne en double file à en attendant que la voiture devant ou derrière cette place s’en aille et libère ainsi l’espace nécessaire à parquer mes sept mètres. Patience, longueur de temps et un bon café bien fort concocté à l’arrière de mon véhicule me font entrevoir la victoire. Deux places libres, c’est assez pour moi. Hélas, les manœuvres en camping car requièrent un savoir faire – que j’ai acquis – et une patience liée au mode opératoire que n’ont pas les automobilistes parisiens. Sous la pression et la vindicte, et après deux créneaux infructueux, j’abandonne mon espace vital si chèrement gagné. Par dépit, je finis par me garer sur un espace « Livraison », face à un bar du boulevard. J’y bois un verre en terrasse et narre mon infortune au garçon de café. Ému, il en réfère à son patron : « On me livre des Oranginas demain vers 9 heures, d’ici là, vous pouvez rester. » C’est plus qu’il ne m’en faut, hourra. Je me suis garé à Odéon en camping car.


Benjamin Chapon