« Clouées » au lit pendant soixante jours

« Clouées » au lit pendant soixante jours

« Vous êtes de véritables pionnières pour l’espèce humaine. » Voilà le beau compliment reçu par les douze femmes volontaires de l’expérience Bedrest, lors de leur première conférence de presse hier. Comme un premier groupe au printemps dernier, elles sont
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«Vous êtes de véritables pionnières pour l’espèce humaine. » Voilà le beau compliment reçu par les douze femmes volontaires de l’expérience Bedrest, lors de leur première conférence de presse hier. Comme un premier groupe au printemps dernier, elles sont restées alitées pendant soixante jours (du 1er octobre au 30 novembre) à la clinique spatiale de Toulouse, la tête légèrement plus bas que les jambes. But de l’opération, dans le cadre de la campagne internationale Wise* : reproduire les conditions d’apesanteur d’un long voyage spatial et en tirer les leçons pour un futur voyage habité vers Mars. « Nous saurons ainsi comment faire en sorte que nos cosmonautes soient opérationnels et dans la meilleure forme possible au moment de leur arrivée », explique Peter Jost, responsable de projet à l’Agence spatiale européenne. L’expérience aura aussi des retombées sur la recherche contre certaines pathologies, comme l’ostéoporose ou les maladies cardio-vasculaires. « Je suis contente d’apporter ma petite pierre à l’édifice scientifique », indique Martine, une volontaire française de 34 ans. Ses « amies » partagent toutes cette « fierté ». Certaines y ajoutent des motivations plus personnelles. « Je voulais repousser mes limites », dit Anne, de retour en position debout avec trois kilos de muscles en moins. « Moi, je voulais que mes trois enfants soient fiers de moi », souligne Sandrine. Quand elles sortiront enfin de la clinique, le 20 décembre au plus tôt, les volontaires y auront passé cent jours, remise en forme comprise. Hier, en dépit des 184 tests médicaux subis pendant la période d’alitement, elles paraissaient toutes pimpantes. « Ce n’était pas particulièrement pénible. Ce que j’ai le plus mal vécu est la situation de dépendance», raconte Martine. Pour la Finlandaise Païvi, le plus mauvais souvenir restera sans conteste « ces plats un peu spéciaux, pas très agréables à manger ». Elle fait allusion à ces repas « à base d’aliments cultivables dans l’espace ». Les « cobayes volontaires » s’étaient engagées par contrat à ne pas en laisser une miette. Hélène Ménal * Women international space simulation for exploration study.

salaire Sélectionnées parmi 2 600 candidatures sur Internet, puis après des entretiens médicaux et psychologiques, les 24 femmes de Wise percevront 15 200 e étalés sur quatre ans.