L'essentiel
- Pour Patricio Albacete, «le costume était trop grand» pour Ugo Mola.
- L'Argentin épingle aussi Pierre-Henry Broncan, l'entraîneur de la défense.
Ces dernières semaines, lorsque la saison compliquée du Stade Toulousain prenait un tour piteux, on avait senti des joueurs cadres tels que Florian Fritz pas loin de craquer… Tout près de révéler ce qu’ils avaient sur le cœur pour expliquer la chute sans fin du club le plus titré de France, depuis son dernier Bouclier de Brennus, en 2012, jusqu’à sa douzième place actuelle en Top 14.
Finalement, c’est Patricio Albacete qui s’y colle. Dans un entretien paru ce mardi dans L’Equipe, le deuxième ligne de 36 ans épingle son entraîneur principal, Ugo Mola, successeur de la légende Guy Novès en 2015. « Le costume était peut-être trop grand pour lui, lâche l’Argentin, très longtemps blessé cette saison. Il n’avait pas les épaules pour reprendre un groupe comme ça. »
aDu haut de ses onze saisons passées au club, le vice-capitaine se pose en témoin privilégié du délitement de l’institution stadiste, en crise sportive, mais aussi financière et institutionnelle. Et il n’a pas de crainte à nourrir quant à son avenir en Rouge et Noir, puisqu’il va quitter Toulouse au terme de son contrat, dans les prochaines semaines, et sans doute prendre sa retraite sportive.
« Un peu perdus »
Albacete plaide pour sa paroisse lorsqu’il juge que Mola « aurait dû mieux s’appuyer sur l’expérience » des cadres du vestiaire. Mais il dépeint aussi un technicien « qui ne voulait pas entendre le retour des joueurs car il se sentait attaqué ». Plus globalement, l’ancien Puma a regretté les problèmes d’« organisation collective » de son équipe cette saison : « On s’y sent un peu perdus. » Il a aussi regretté une trop grande indulgence du staff qui ne poussait « jamais un coup de gueule » et n’imposait « jamais une vraie remise en question ».
Cependant, il épargne William Servat (responsable des avants), Jean-Baptiste Elissalde (arrières) et Jean Bouilhou (touche), tout comme le directeur sportif Fabien Pelous, tous d’anciens coéquipiers de l’Argentin au Stade, par ailleurs. Mais pas Pierre-Henry Broncan, en charge de la défense, arrivé en 2015 de Bordeaux-Bègles. « Je ne partage pas trop sa vision du rugby, glisse l’Argentin. Et comme on ne peut rien lui dire… »
Reste à savoir maintenant comment Mola va réagir à cette attaque. En principe, Albacete, comme son grand ami Thierry Dusautoir et bien d’autres anciens sur le départ (Johnston, Steenkamp…), doivent être honorés lors du dernier match de la saison, samedi à Ernest-Wallon contre Bayonne.