Ligue 1: Le TFC s’enfonce, Pascal Dupraz dégomme (presque) tous ses joueurs
FOOTBALL•Dimanche face à Saint-Etienne, le TFC a concédé sa cinquième défaite de rang, la quatrième en Ligue 1. Forcément, Pascal Dupraz n’a pas du tout aimé…Nicolas Stival
Enervé dimanche soir après la raclée à domicile face à Saint-Etienne (0-3), Pascal Dupraz a d’abord qualifié son TFC d’« équipe de gamins » puis d’« équipe de vieux »… Tout ça pour dire que le technicien était très colère après l’indigente prestation de sa formation, qui a enchaîné une cinquième défaite d’affilée (Coupe de France plus championnat), la quatrième en Ligue 1 sans inscrire un but. « Je n’ai pas d’explication, mais il va falloir que je trouve des remèdes, a tonné le Haut-Savoyard. Quand l’équipe perd, c’est de ma faute et j’en ai marre d’être fautif. » Mais le technicien n’en a pas pour autant épargné ses joueurs.
Des défenseurs qui ne pensent pas assez à défendre. Premiers visés : les défenseurs, coupables selon Dupraz d’« erreurs grotesques sur les deux premiers buts ». « J’ai vu les centraux de Saint-Etienne envoyer des chandelles quand il le fallait alors que pour nous, on a l’impression que c’est un crime de lèse-majesté de dégager. » Pourtant, à l’exception de Yago (à la CAN avec le Burkina Faso), le TFC aligne actuellement son arrière-garde titulaire. Mais Lafont dans les buts, Moubandjé, Jullien et même Diop, pourtant irréprochable d’habitude, ont failli dimanche.
Seul le jeune latéral droit Amian (19 ans le 8 février) a échappé au courroux du boss. « Il a été excellent car il s’est d’abord attaché à sa première mission : défendre. » Pourtant, il nous avait semblé que les Stéphanois étaient souvent passés de son côté… Devant cette défense aux abois, Alexis Blin a tenté d’écoper, en vain, alors que son collègue milieu récupérateur Somalia a été logiquement expulsé dès le début de deuxième période, comme son concurrent Yann Bodiger une semaine plus tôt à Bordeaux…
Des joueurs offensifs qui se « planquent ». Que les défenseurs se « rassurent », les autres joueurs en ont pris pour leur grade aussi. « Un cran plus haut, je vois des talonnades : ça ne m’intéresse pas. Des courses pour créer du mouvement et des espaces, devant, pour les autres, oui ! » Coucou Jimmy Durmaz, pourtant le moins mauvais Violet dimanche. « Certains joueurs s’égarent ou se planquent, a aussi sulfaté Dupraz. On ne voit plus leurs qualités, comme la vitesse ou l’explosivité. J’ai l’impression que les défenseurs adverses sont des Carl Lewis. » Là, le principal visé semble le capitaine Martin Braithwaite, qui n’a pas vraiment défendu sa place d’avant-centre sous le regard de la recrue Andy Delort.
Mais parmi les « planqués », on croit aussi deviner Oscar Trejo, habituel stratège toulousain en net retrait depuis son retour de blessure début janvier. Quid des débuts de Corentin Jean, prêté par Monaco, sur l’aile droite puis gauche ? Dupraz n’a pas vraiment répondu, préférant préciser que les sorties en deuxième période de Trejo, Jean et Durmaz n’étaient pas des sanctions, mais une manière de ne pas griller des cartouches pour l’avenir, alors que la défaite face à l’ASSE était déjà consommée.
L’espoir Delort. A l’issue de la 22e journée, et malgré sa série négative, le TFC reste un surprenant dixième de L1. Mais son entraîneur se montre lucide devant ce classement trompeur. « D’un coup, d’un seul, on va se retrouver 16e ou 17e. » Voire pire : le barragiste Caen, 18e, ne pointe qu’à quatre longueurs, avec un match de moins… Autant dire que Toulouse doit bien négocier les trois matchs en six jours qui l’attendent contre Angers, Lorient (en Bretagne) et Bastia, soit autant de mal classés, pour ne pas revoir surgir les cauchemars de la saison dernière.
Forcément, vu la situation et le montant de son transfert (environ 6 millions d’euros), Delort aura une grosse pression sur les épaules, dès dimanche à domicile face au SCO. Mais à cette notable exception près, aucun absent actuel ne semble constituer un recours capable de revivifier une équipe moribonde. « Pour se sortir de ce mauvais pas, il faudra montrer de la force de caractère », prévient Dupraz. Une vertu bien enfouie ces temps-ci sous la vilaine pelouse du Stadium.