TFC-OM: Pour ses grands débuts, Dodi Lukebakio se fait tailler par Pascal Dupraz et plaide coupable
FOOTBALL•Pour son premier match avec le TFC, ce dimanche contre Marseille, l’ailier Dodi Lukebakio s’est raté. Pas facile de briller après six mois d’inactivité…Nicolas Stival
La conférence de presse d’après-match touchait à sa fin, lorsqu’on a interrogé Pascal Dupraz sur la prestation de Dodi Lukebakio, auteur de ses grands débuts avec le TFC contre Marseille (1-2 après prolongations), ce dimanche. « Je n’ai pas du tout aimé », a tranché le technicien toulousain, dont l’équipe venait d’être éliminée dès les 32es de finale de Coupe de France.
Après un léger flottement dans l’auditoire, le technicien toulousain a développé son avis sans concession sur les 70 minutes livrées par le jeune ailier de 19 ans, prêté par le club belge d’Anderlecht. « Il va vite, mais je ne l’ai vu qu’une fois. Je ne sais pas comment on peut aller vite dans un sens et moins dans l’autre. » Autrement dit, Dupraz a trouvé que le Congolais, entré comme ailier gauche à la 58e minute, puis passé à droite un quart d’heure plus tard, n’a pas vraiment abattu sa part de travail défensif.
« Il sait que je suis capable de faire beaucoup plus, convient l’intéressé, mis au courant des propos peu amènes de son entraîneur. Mes débuts ont été difficiles. Mais j’ai confiance, je sais que ça va aller mieux en enchaînant les matchs. » Pas facile d’être lancé dans le grand bain lorsqu’on a dû se contenter d’entraînements pendant une demi-saison, à cause d’un incroyable imbroglio administratif, sur fond d’acte de naissance perdu et donc d’impossibilité d’obtenir la nationalité belge.
« On ne va pas le condamner, il n’a pas joué un match de compétition depuis six mois, admet d’ailleurs Dupraz. Il a vite été dépassé par le rythme. » A gauche comme à droite (son côté préféré, qui lui permet de revenir vers l’intérieur), le jeune gaucher n’a fait aucune différence. Il a aussi failli précipiter l’élimination du TFC, en accrochant le défenseur marseillais Karim Rekik à la limite de la surface, dans les arrêts de jeu du temps réglementaire. Une faute qui lui a valu un carton jaune. Sur le coup franc qui a suivi, Rémi Cabella trouvera la tête de Romain Alessandrini et ce dernier, le poteau d’Alban Lafont…
Malgré ce baptême raté, Lukebakio ne se laisse pas abattre. « Au début de saison, comme je ne pouvais pas jouer le week-end, c’était très difficile de s’entraîner dans le vide, admet-il. Mais je suis tombé dans un bon groupe, et tout le monde m’aide beaucoup. » « Il faut lui laisser le temps », plaide le latéral gauche François Moubandje, qui, bon camarade, estime que le jeune Congolais a signé une « bonne entrée ». « Il peut être un bon atout ». C’est aussi ce qu’affirmait Dupraz avant le match de l’OM, lorsqu’il disait que Lukebakio pouvait « être une arme supplémentaire ».
Après la rencontre, le technicien a rappelé l’urgence pour le TFC d’accueillir durant ce mercato de janvier un ou deux joueurs offensifs. S’il veut gratter du temps de jeu, son objectif avoué en venant à Toulouse, Lukebakio n’a plus vraiment le droit à l’erreur.