Ligue 1: Des abysses à la résurrection, les cinq grands moments de la folle saison du TFC
FOOTBALL•Le TFC de Pascal Dupraz a déjoué tous les pronostics en arrachant son maintien en Ligue 1, samedi à Angers, au prix d’une extraordinaire remontée. Retour sur une saison inoubliable…Nicolas Stival
Le miracle a eu lieu. Toulouse enchaînera une quatorzième saison d’affilée dans l’élite. Pour se sauver, le TFC est revenu de nulle part. Jamais une équipe qui comptait dix points de retard sur le premier non-relégable à dix journées de la fin du championnat de Ligue 1 n’avait sauvé sa peau. Successeur de Dominique Arribagé début mars, Pascal Dupraz l’a fait. Retour sur les temps forts d’une saison que les supporters violets ont traversée comme dans un chariot de montagnes russes.
- 1er septembre 2015 : Le malaise Ben Yedder
Lorsque le mercato d’été ferme ses portes, le TFC est 14e de Ligue 1, et le succès contre Saint-Etienne en ouverture de championnat (2-1) semble déjà loin. Personne ne peut encore envisager que l’équipe de Dominique Arribagé vient d’entrer dans un tunnel de 13 matchs sans victoire.
Le technicien reste auréolé de l’opération maintien réussie lors de la fin de saison précédente. Mais les nuages s’accumulent. Privé de transfert par l’intraitable président Olivier Sadran, Wissam Ben Yedder va traîner son spleen. Les supporters se fendent d’une vidéo pour redonner le moral à leur buteur, dont les états d’âme sont difficilement gérés par l’encadrement technique.
- 24 octobre 2015 : La chute dans la zone rouge
Forcément, à force de ne pas gagner, cela devait arriver. Au lendemain d’un lourd revers du TFC à Lyon (3-0), Montpellier (alors 18e) bat Bastia (2-0). Les Héraultais laissent bien volontiers aux Violets leur place dans la zone de relégation, qu’ils ne quitteront pas pendant plus de six mois.
« Il y a un club qui est vraiment dans la merde, lâche le président Sadran dans La Dépêche du Midi. Une saison mauvaise comme ça, ça peut coûter des millions d’euros. » Consternés par les récents recrutements et « l’absence de transparence » des dirigeants, les supporters désertent le Stadium. Des groupes s’unissent au sein du collectif « Un Projet pour le TFC » qui va beaucoup faire parler de lui.
- 28 novembre 2015 : Le souffle de la jeunesse
Enfin ! Après plus de trois mois et demi de disette, le TFC gagne à nouveau en championnat, lors de la 14e journée. Nice tombe au Stadium (2-0), victime des choix audacieux d’Arribagé, qui a lancé les néophytes Alban Lafont et Issa Diop. A 16 ans, le premier est le plus jeune gardien jamais apparu en L1. Le second, un roc de 18 ans, surprend par sa sérénité en défense, et marque même un but quatre jours plus tard lors d’un nouveau succès à Troyes (0-3).
L’embellie toulousaine fera long feu, et ne lui suffira pas à quitter sa sempiternelle 19e place. Mais les deux gamins ne quitteront plus l’équipe.
- 1er mars 2016 : Dupraz, nouveau berger d’un troupeau en perdition
Sans club depuis son départ fracassant d’Evian-Thonon-Gaillard en juin 2015, Pascal Dupraz récupère un TFC moribond après un hiver terrible. L’épopée jusqu’en demi-finale de Coupe de la Ligue a constitué une simple parenthèse enchantée.
A court de solutions, Dominique Arribagé a fini par jeter l’éponge le 27 février, au soir d’une incroyable défaite à domicile contre Rennes (1-2). Les supporters chambrent les joueurs, le TFC navigue à dix points du premier non-relégable. Seul le nouvel entraîneur semble y croire. « A 99 %, on se sentait condamnés », témoigne aujourd’hui le milieu Pantxi Sirieix.
- 14 mai 2016 : A Angers, la souffrance avant la délivrance !
Mené 1-0, puis 2-1 à la 63e minute, le TFC est au bord du gouffre. La folle remontée commencée depuis début mars a-t-elle servi à rien ? Non. Wissam Ben Yedder égalise (79e), et, avec 63 réalisations, bat le record de buts du légendaire Beto Marcico avant de quitter le club qui l’a révélé. Deux minutes plus tard, Yann Bodiger, fraîchement entré en jeu, inscrit son premier but en Ligue 1 sur un splendide coup franc et entre dans l’histoire du club. Sorti de la zone de relégation une semaine plus tôt, à la faveur d’un succès sur Troyes (1-0), les Violets sauvent in extremis leur peau dans l’élite. Toute une ville exulte.