CULTUREToulouse: Cinq insolites exhumés par le Muséum dans une expo à remonter le temps

Toulouse: Cinq insolites exhumés par le Muséum dans une expo à remonter le temps

CULTUREAvec les « Savanturiers », le Muséum dégaine ses inédits et rend hommage aux naturalistes collecteurs…
Hélène Ménal

Hélène Ménal

La momie du Musée Labit a de la concurrence. Le Muséum a ressorti la sienne de ses réserves. Avec 249 autres objets inédits sélectionnés dans son gigantesque fonds qui a commencé à s’amonceler il y a pile 150 ans.

Avec les « Savanturiers », qui ouvre ce mercredi, l’établissement rend hommage aux pionniers, les collecteurs intrépides qui exploraient le monde. Dans une ambiance très Jules Verne, il se transforme en cabinet de curiosités où l’on découvre pêle-mêle que même les pinsons ont un accent et que la science a souvent servi d’alibi au colonialisme.

Petit tour d’horizon, pas du tout exhaustif, en cinq pépites.

Le monstre « marin »

Dans la Crypte, entre les crânes inquiétants et les reptiles en bocaux., un petit monstre est tapi dans un coffre entrouvert. Il s’agit en fait d’un spécimen de Jenny Haniver, une jeune raie séchée déguisée en monstre. C’était l’occupation favorite des marins en escale dans le port d’Anvers qui arnaquaient les touristes avec leurs sirènes et autres bébés dragons.


Le « coco-fesse »

Séquence « cul cul la praline » avec ce coco-fesse qui devrait faire pas mal pouffer les enfants. En fait, il s’agit du fruit géant du cocotier de mer qui pousse aux Seychelles. Le spécimen a été ramené par Benjamin Balansa, un Toulousain voyageur qui a beaucoup fourni les musées français en plantes exotiques.


La momie péruvienne

Elle est au Muséum depuis sa fondation en 1965. Cette momie de petite fille provient des fouilles de Cuzco au Pérou. Le peu d’éléments la concernant laisse penser qu’elle a été sacrifiée lors d’un rite inca.


La Déesse Nimba

Ce gigantesque masque d’épaule représente la déesse Nimba, symbole de la fécondité en Guinée. Elle a inspiré Picasso et reste très peu représentée sur ses terres. Pour la petite histoire, une employée du Muséum d’origine guinéenne n’avait vu Nimba que deux fois dans sa vie, lors des grandes occasions. Aujourd’hui, elle la côtoie tous les jours.

A gauche, le masque d'épaule de la déesse guinéenne Nimba. - Muséum de Toulouse

Les premiers fragments de l’Antarctique

Ces « cailloux » font partie des premières roches rapportées de l’Antarctique. Le Muséum les doit à Gaston de Roquemaurel. Le Toulousain était le second de Dumont d’Urville. Il a été avec lui parmi les premiers à poser le pied sur le sol glacé de la future Terre-Adélie. C’était en janvier 1840, quelques jours seulement avant que les navires américains ne débarquent.


Sans compter les agneaux siamois, le lion de l’Atlas ou encore les moulages d’un crâne et des pattes d’un dodo, uniques traces de l’oiseau australien aujourd’hui disparu…