Mis en place vendredi, le radar de chantier de Borderouge, sur le périphérique extérieur de Toulouse, n’a pas tardé à faire débat dans cette zone limitée à 70km/h. Ce lundi, l’association « 40 millions d’automobilistes » a envoyé un courrier au préfet de la Haute-Garonne, pour lui demander, entre autres, d’annuler les excès de vitesse de moins de 20 km/h.

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« Les gens ont contacté l’association, indique son délégué général Pierre Chasseray, par ailleurs animateur de l’émission « Ça roule » sur Sud Radio. Nous avons eu des messages sur notre répondeur, des mails et certains ont même trouvé ma page Facebook pour m’alerter. Quand vous voyez qu’une soixantaine de personnes écrivent pour dire qu’elles ont été piégées. Et des amis m’ont aussi fait passer une vidéo. »

Sur celle-ci, on voit le radar autonome, premier du genre en Haute-Garonne, crépiter « 54 fois en trois minutes ». « Cela représente 1.080 flashs par heure, calcule Pierre Chasseray. Soit 75.000 euros (73.440 très exactement), à raison de 68 euros l’amende. » Pour lui, des citoyens qui n’ont rien de délinquants routiers se retrouvent punis, ce qui est « apocalyptique sur le plan de la sécurité routière ».

La jurisprudence rennaise

Outre l’amnistie pour les petits excès de vitesse, « 40 millions d’automobilistes » réclame une signalétique renforcée en amont du radar. « Il faut indiquer « attention contrôle routier, vitesse abaissée à 70 km/h » des deux côtés de la voie, plusieurs fois de suite », lance le délégué général de l’association.

Celui-ci plaide aussi en faveur d’une période de sept jours sans punition « pour que les gens s’adaptent ». Dans une affaire similaire, à Rennes, « 40 millions d’automobilistes » avait obtenu une « amnistie » des PV, en janvier 2013, auprès du préfet d’Ille-et-Vilaine.

Les services de la préfecture droits dans leurs bottes

Du côté des services de la préfecture de la Haute-Garonne en charge du déploiement des radars, on indique que l’appareil est « correctement signalé », avant et sur le secteur du chantier, long d’environ trois kilomètres.

Et l’on rappelle certains chiffres : « chaque année, environ 200 accidents ont lieu aux abords de chantiers, sur les routes nationales et les autoroutes de France. Cela représente entre un et quatre décès et 80 blessés. » En outre, « dans 25 % des accidents mortels, la vitesse est la cause principale, soit 825 décès par an en France ». « 40 millions d’automobilistes » risque d’avoir du mal à se faire entendre.