Stade Toulousain: Clément Poitrenaud tire le portrait de ses coéquipiers
PHOTOGRAPHIE•Les clichés de l'arrière international seront exposés à partir de vendredi au Donjon du Capitole, en plein centre-ville de Toulouse...Nicolas Stival
Pour voir Clément Poitrenaud à l’œuvre au stade Ernest-Wallon, il faudra attendre le 16 octobre et la venue de La Rochelle en Top 14. En revanche, il sera possible d’admirer les œuvres de l’arrière du Stade Toulousain, féru de photographie, dès ce vendredi, au Donjon du Capitole.
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#Mōtīo, 2 OCTOBRE-11 OCTOBRE. DONJON DU CAPITOLE. #expo #portrait #leicaQ cc @shadeoner @leicacamerafrance
Une photo publiée par Clem. (@clem____p) le 28 Sept. 2015 à 5h56 PDT
Jusqu’au 11 octobre, dans le cadre du festival Festoval qu’il parraine, l’international aux 47 sélections va exposer une série de 18 portraits de ses coéquipiers en club (mais pas le sien) sur des cubes de deux mètres de haut. C’est le projet MOTIO, qu’il cosigne avec le photographe toulousain Stéphane Giner.
« Traduire une émotion… ou pas »
« Le but, c’est de traduire une émotion… ou pas, explique Poitrenaud. Chez les sportifs de haut niveau, il existe un contrôle de l’image assez important. Il y a des joueurs qui sont capables de dépasser cela, et d’autres qui restent très sérieux. »
Fin août, l’arrière de 33 ans a convoqué un par un ses collègues dans un studio monté pour l’occasion, dans la salle de vie du centre d’entraînement. « Un dimanche, après la séance de récupération, chacun est passé entre trois et cinq minutes, détaille-t-il. Je voulais que ce soit spontané, sans contrainte. Je leur ai proposé un certain nombre d’émotions. Certains ont pioché dedans, d’autres ont proposé leur propre interprétation. »
Colère, haine, tristesse, amour et « poker faces »
Pour quel résultat ? « J’ai eu un peu de tout : de la colère, de la haine, de la tristesse, un peu d’amour ou encore des "poker faces", des visages fermés qui ne laissent rien transparaître. »
Passionné de longue date par le photojournalisme et la photographie documentaire, Poitrenaud s’est vraiment lancé en 2009. Mais jusqu’à présent, il pratiquait essentiellement la street photography, lorsque le rugby lui en laissait le temps.
« De belles rencontres à la @MAPtoulouse ! @ClemPoitrenaud et @Toulouse, c’est du rugby mais aussi de la photographie ! pic.twitter.com/hwA5DAaSpG — wipplay (@wipplay) September 4, 2015 »
« La photo de rue est plus facile d’accès, observe-t-il. En février, je suis allé faire un reportage au Cambodge pour une ONG, et les clichés ont été vendus aux enchères au profit des enfants qu’aide l’association. » Pour MOTIO, le triple champion d’Europe et quadruple champion de France est passé en studio, face à des coéquipiers habitués à le voir déambuler dans les vestiaires, ou en dehors, avec son appareil photo en bandoulière.
« Petit shoot @frontrowsupplyco ☀ merci @ClemPoitrenaud @yaccamara @arthurrb13 @AlexisPalisson pic.twitter.com/KCrxEU8F8L — census johnston (@cenjohnston) September 9, 2015 »
Ses modèles qu’il fréquente au quotidien l’ont pourtant parfois surpris. « Yacouba Camara et Romain Millo-Chluski, par exemple, m’ont fait de jolies choses par rapport à leur physique, leur personnalité, apprécie Poitrenaud. Ils ont laissé entrevoir d’autres facettes d’eux-mêmes. »
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Série de portraits par @clem____p ! #leica #leicacamera
Série de portraits par @clem____p ! #leica #leicacamera
Une photo publiée par maxmedard (@maxmedard) le 27 Août 2015 à 2h11 PDT
Des facettes que les Toulousains pourront donc découvrir dès vendredi. « Ce n’est pas ma première exposition, mais c’est la première d’une telle ampleur, souligne le rugbyman, qui n’en a pas fini avec son projet. Je le compléterai lorsque les (sept) internationaux du club seront revenus de la Coupe du monde. Et pourquoi ne pas l’étendre à d’autres clubs de rugby, voire à d’autres sports ? »