TRANSPORTSToulouse: Feu vert (pâle) pour le prolongement du métro vers Labège

Toulouse: Feu vert (pâle) pour le prolongement du métro vers Labège

TRANSPORTSLe commissaire enquêteur a rendu un avis favorable au PLB mais l’a assorti de cinq réserves plus ou moins compliquées à lever…
Hélène Ménal

Hélène Ménal

C’est oui. La commission d’enquête publique vient de rendre « un avis favorable » au prolongement de la ligne B du métro toulousain vers Labège. Elle reconnaît d’utilité publique ce projet qui prévoit de transporter 35.000 à 38.000 voyageurs, soulageant la rocade, du moins dans un premier temps.

Mais ce oui n’est pas complètement enthousiaste. On sent bien que les trois commissaires enquêteurs ne sont pas fans du choix, certes économe mais pas très esthétique, de faire passer ce métro sur un viaduc aérien de 4,8 kilomètres. Surtout, l’avis est assorti de cinq réserves qu’il incombe au maître d’ouvrage de lever pour poursuivre.

Traversée d’un lac et parc à vélos

Trois de ces réserves sont d’ordre purement techniques. Le rapport demande une modification du tracé au niveau du lac de Labège, préférant qu’il passe au milieu du plan d’eau que sur les berges. Il faudra aussi créer des protections acoustiques pour le multiplexe Gaumont de Labège que les rames frôleront. Enfin, il est indispensable de doter chacune des cinq nouvelles stations de « parc à vélos sécurisés ».

Le tracé du prolongement de la ligne B du métro entre Ramonville et Labège. - SMTC

Le coût et le calendrier à préciser impérativement

Deux autres réserves sont plus épineuses. Il est d’abord requis de présenter un calendrier « plus réaliste ». Alors que le PLB est annoncé pour 2020, les commissaires ont acquis la conviction que 2021 voire 2022 sont plus indiqués. Et ils demandent que le public en soit informé. Même exigence sur le financement. L’accord conclu entre Tisséo, le Conseil départemental et le Sicoval était basé sur un coût de 362 millions d’euros. Réactualisée, l’addition se monterait plutôt à 420 millions.

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Du coup, les interprétations de cet avis fluctuent et les réactions politiques avec. Elles sont enthousiastes du côté du Sicoval, qui a fait du PLB un Graal. « Une étape importante vient d’être franchie pour le PLB », se réjouit son président, Jacques Oberti (PS). « Il s’agit maintenant de décider collectivement d’un démarrage rapide des travaux pour garantir une mise en service du métro en 2020 », presse-t-il. Georges Méric (PS), le président du Conseil départemental applaudit aussi.

« #PLB déterminant pour le développement de la métropole toulousaine et du Sud-est @hautegaronne. Une bouffée d’oxygène pour les territoires — Georges Méric (@GeorgesMeric) September 8, 2015 »

Mais Jean-Luc Moudenc (LR), le maire de Toulouse et président de Toulouse Métropole, a une autre lecture. Il pointe « un avis réservé et des critiques sur des aspects fondamentaux du projet ». Il faut dire que cet ex-supporter inconditionnel du PLB voudrait désormais l’écarter au profit d’une troisième ligne de métro toulousaine qui desservirait aussi Labège mais à un horizon plus lointain.

« Pragmatique », il veut désormais se pencher sur les réserves. « C’est à la lumière de ce travail d’une part, de la seconde étude sur le tracé précis de la 3e ligne de métro bouclée d’ici la fin de l’année d’autre part, que la décision devra être prise sur la desserte la plus efficace de Labège par le métro », annonce-t-il. Bref, le feuilleton est loin d’être terminé.