ENVIRONNEMENTToulouse: Des «copeaux contaminés» des platanes sont-ils tombés dans le Canal du Midi?

Toulouse: Des «copeaux contaminés» des platanes sont-ils tombés dans le Canal du Midi?

ENVIRONNEMENTL'abattage des arbres malades à Castanet a démarré lundi. Certains, dont le maire de la commune, craignent que des copeaux contaminés par le chancre aient atterri dans l'eau...
Hélène Ménal

Hélène Ménal

Grues, camions et tronçonneuses. Un gros débarquement a eu lieu lundi matin sur les berges du canal du Midi, à Castanet. Voies Navigables de France (VNF), le gestionnaire de la voie d'eau, a lancé l'opération - que les riverains savaient imminente sans en connaître la date - d'abattage des neuf platanes de la commune atteints par le chancre coloré, ce champignon mortel.

Copeaux contre chatons

Un coup d'envoi un peu précipité au goût du maire, Arnaud Lafon (MoDem). «Nous avons eu une réunion en préfecture mardi dernier où j'ai posé des questions, notamment sur la remise en état des berges. Et le chantier commence alors que je n'ai pas de réponse», indique l'édile.

Mais, pour lui, il y a plus grave. Alerté par les riverains, il a constaté lundi que «des copeaux de bois sont tombés dans le Canal ». Or, précise-t-il, «ce bief [tronçon entre deux écluses] va jusqu'à la gare Matabiau, au cœur de Toulouse». Bref, il craint une contamination rapide par le chancre.

«Ce ne sont pas des copeaux, assure de son côté Jacques Noisette, le porte-parole de VNF. Nous avons eu la même inquiétude mais nous nous sommes assurés auprès du chef de chantier qu'il s'agit de chatons de bourgeons, des fleurs de platanes qui créent une nappe à la surface de l'eau». Il assure que toutes les précautions sanitaires ont été prises, y compris pour le brûlage des platanes.

Les entreprises fluviales inquiètes

Valérie Piganiol, la présidente de «Toulouse O fil de l'eau», le club des entreprises fluviales, se garde bien de trancher le débat. «Je constate surtout que ces coupes ont lieu sans débat préalable, dit-elle. Et j'apprends aussi qu'il n'y aura pas de replantation tant que la trouée n'atteindra pas 300 mètres [elle est de 50 à 80 mètres actuellement] de large ce qui est extrêmement préoccupant pour l'avenir de l'économie touristique de notre canal.»