Toulouse: Des restaurants mettent le «doggy bag» au menu
SOCIETE•Une quinzaine de restaurants toulousains vont tester ce dispositif anti-gaspillage alimentaire...Béatrice Colin
Au restaurant, lorsqu’on arrive à la fin d’un repas avec l’assiette à moitié pleine, on se dit qu’on a eu les yeux plus gros que le ventre. Mais personne ne s’aventure à demander au serveur s’il est possible de repartir avec ses restes dans une barquette.
Chaque année, 1, 5 tonne de denrées comestibles part ainsi dans les poubelles des restaurants français.
«Gourmet bag», plutôt que «doggy bag»
Pour enrayer cette tendance au gaspillage alimentaire, l’Union des métiers de l’industrie hôtelière (Umih) a décidé de passer à la vitesse supérieure. Après avoir signé un accord au niveau national avec la start-up TakeAway, qui fabrique des petites boîtes version «doggy bag», elle lance ce jeudi à Toulouse une expérimentation dans une quinzaine de restaurants, en partenariat avec Toulouse métropole.
Le principal syndicat hôtelier veut promouvoir le «doggy bag »
Jusqu’en décembre, ces tables toulousaines vont tester le «Gourmet bag». «On sait qu’en moyenne un restaurant jette 100 à 150 grammes par client. Notre objectif est de sensibiliser les restaurateurs pour qu’ils jouent le jeu et d’ici la fin de l’année j’espère qu’ils seront une centaine à proposer ces barquettes à emporter chez soi », plaide Guy Pressenda, le président de l’Umih 31.
Lors de récentes enquêtes menées auprès des consommateurs, 75 % d’entre eux se sont déclarés prêts à repartir avec leurs restes bien emballés. Mais gênés ou par peur d’un refus, ils y renoncent quasiment tout le temps.
Restauration: Êtes-vous prêt(e) pour le «Doggy bag»?
Déjà des adeptes des barquettes
Sauf dans certains lieux, où ne pas gaspiller est une seconde nature. La Belle Verte, une table qui met au menu du bio, n’a pas attendu l’Umih pour mettre en service ses doggy bags.
Depuis l’ouverture du restaurant il y a trois ans, Charles Majdalani propose aux convives de repartir avec leurs restes. «Pour nous qui ne travaillons qu’avec des produits locaux, il était évident de lutter contre le gaspillage. Et puis c’était un moyen de casser les idées reçues sur le bio comme quoi c’est frugal, nos assiettes sont bien remplies», explique le responsable.
Le midi, 10 à 15 % de ses clients repartent ainsi avec leur barquette consignée. Certains clients «zéro déchet» amènent même la leur. «Mais je ne suis pas sûre que cela marche partout. Pour certains restaurateurs, c’est une perte de temps, et puis c’est autant de risques sanitaires, surtout quand il s’agit de produits décongelés, non cuisinés sur place. Ce qui est le cas dans de nombreux restaurants», assure Charles Majdalani.