RUGBYToulouse: Pour les filles du Stade Toulousain, la vie n'est pas toujours rose

Toulouse: Pour les filles du Stade Toulousain, la vie n'est pas toujours rose

RUGBYLe Stade Toulousain rugby féminin se balade dans sa poule de deuxième division. Son parcours est pourtant semé d'embûches...
Nicolas Stival

Nicolas Stival

Sans pitié. Dimanche à Nérac (0-40), le Stade Toulousain rugby féminin (STRF) a engrangé une onzième victoire en treize journées de challenge Armelle-Auclair (D2), pour un nul et une seule défaite. Les filles en Rouge et Noir n’ont plus qu’un match à domicile à jouer, le 29 mars contre les Béarnaises de Lons, avant d’attaquer les phases finales.

Habituées à évoluer sur le stade du TOAC, en face d’Ernest-Wallon, elles joueront cette fois sur le terrain d’honneur où évoluent d’ordinaire les Dusautoir, McAlister et compagnie. «Ce sera la première fois et c’est un honneur et une récompense pour elles et pour le club», lance le directeur sportif David Gérard.

« L'occasion de voir un match aux couleurs du stade dans le stade. @TlsSports @rugbyamateurfr @SalopetteRouge pic.twitter.com/Z01DXGvSHz — Bea pegot (@BeaPegot) March 3, 2015 »



Si l’on s’en tient aux apparences, l’histoire du STRF, né voici moins d’un an, ressemble à un conte de fées sur fond de développement du rugby féminin français. En grattant un peu, la réalité est moins rose. «Tu arrives sur la place, tu as l’impression que les gens ne te calculent pas, voire qu’ils ne veulent pas de toi», peste l’ancien deuxième ligne international, âgé de 37 ans.

«L'étiquette Stade Toulousain attire la jalousie»

«A l'extérieur, la moitié du temps, tu te fais insulter, précise-t-il. L’étiquette Stade Toulousain attire la jalousie, je le vois aussi avec les juniors Crabos (masculins) que j’entraîne par ailleurs. Et quand tu évolues à domicile, les gens ont l’impression que tu es un bourgeois gentilhomme, alors que tu as à peine de quoi faire vivre le club (le budget du STRF est d’environ 100.000 euros)!»

Pourtant, pas question de se laisser abattre: «Je veux vraiment que les gamines finissent la saison en beauté, elles le méritent.» Par une accession au Top 8? Selon David Gérard, rejoindre l’élite nationale n’est pas forcément l’objectif à court terme. Et en outre, «c’est mission impossible», assure le technicien.

Le parcours du combattant pour monter dans l'élite

Pour monter, le STRF devra d’abord gagner son quart, sa demie puis la finale d’Armelle-Auclair, une compétition divisée en deux poules. Et ce n’est pas tout.

«La semaine après la finale, les championnes jouent le match de barrage contre les dernières du Top 8 (les Varoises de La Valette), qui ont perdu tous leurs matchs mais qui seront fraîches, explique Gérard. Elles savent qu’il leur suffit de gagner une rencontre dans la saison pour se maintenir.» La parité avance: les «joies» du rugby français et de ses règlements parfois abscons ne sont plus réservés aux hommes.