Toulouse: Un chauffeur et un client d'UberPop interpellés cette nuit
TAXIS•C'est la préfecture qui l'annonce après avoir désamorcé une menace de grève des taxis qui était prévue pour jeudi...Hélène Ménal
Un conducteur Uber Pop et son client ont été interpellés dans la nuit de mardi à mercredi par la police nationale dans les rues de Toulouse. L’automobiliste de 36 ans, au volant d’une Audi, transportait un étudiant. La «course» a été interceptée à 1 h du matin rue de Metz, en plein centre-ville. «Le Parquet a été saisi d’une procédure d’exercice illégal de la profession de taxi», précise la préfecture de la Haute-Garonne.
Car si Uber utilise des professionnels pour transporter des clients dans des véhicules de tourisme avec chauffeur, UberPop, lui, est un service qui fait appel à des particuliers pour conduire d’autres particuliers d’un endroit à un autre, contre rémunération. Il y aurait donc là, pour les taxis, «une concurrence déloyale».
Exercice illégal
La préfecture continue d'ailleurs à caresser la profession dans le sens du poil, en répétant que «l’activité UberPop ne relève donc ni de la réglementation du transport public particulier de personnes, ni du covoiturage. Il s’agit de particuliers qui exercent illégalement des services de transport à but lucratif par l’intermédiaire de la société Uber».
Une interpellation du même type avait déjà eu lieu la semaine dernière sur les boulevards, mais n’avait valu qu’un rappel à la loi au conducteur occasionnel. Entre-temps donc, le ton a changé.
Ce coup de pied dans la fourmilière arrive après une réunion qui avait réuni, lundi, les représentants des artisans taxi, des services de l'Etat et de la mairie. Elle avait permis de désamorcer une grève des taxis programmée pour ce jeudi dans la Ville rose.
Une baisse de 30% pour les taxis
« Cette interpellation montre que les engagements pris lundi par les autorités sont respectés mais nous allons rester très vigilants », réagit Frédéric Aussenac, le vice-président de l’Association de défense des taxis de Toulouse. Le professionnel estime que depuis l’arrivée d’UberPop en septembre 2014 « l’activité a baissé de 30 % certaines nuits ». Et la mairie est au soutien. « Nous programmons des opérations fourrière sur les emplacements stratégiques réservés aux taxis », assure Jean-Jacques Bolzan (UDI), l’adjoint au Commerce.
Le chauffeur UberPop risque gros
Théoriquement, le chauffeur Uber interpellé risque un an d’emprisonnement,15.000 euros d’amende, 5 ans de suspension du permis de conduire et la confiscation de son véhicule durant un an.