SOCIETEToulouse: Près de 2.000 plaintes pour des violences faites aux femmes en 2014

Toulouse: Près de 2.000 plaintes pour des violences faites aux femmes en 2014

SOCIETEUn colloque se tient ce jeudi à Toulouse pour améliorer la lutte contre le fléau des violences faites aux femmes...
Illustration femme battue. Violences conjugales.
Illustration femme battue. Violences conjugales. - A. GELEBART / 20 MINUTES
Béatrice Colin

Béatrice Colin

En mai dernier, un Toulousain de 29 ans se présente au commissariat central. Avec un calme froid, il avoue le meurtre de sa compagne. Ce n’était pas une première, il devait comparaître dans les mois suivants pour des violences conjugales commises à l’encontre de sa précédente petite amie.

Depuis 2006, 25 femmes sont ainsi mortes en Haute-Garonne sous les coups de leurs partenaires ou ex-conjoints. L'an dernier, 1.976 plaintes ont été déposées pour des violences intrafamiliales à l'encontre des femmes, contre 1.877 en 2013, soit une hausse de 5,27%.

Pour s’attaquer à ce fléau, un colloque est organisé ce jeudi au Centre de congrès Pierre-Baudis, à l’initiative de l’Etat, de l’Ordre des médecins et de Gynécologie sans frontières.

Créer un réseau

«Depuis longtemps nous souhaitions sensibiliser les médecins à cette problématique. Les généralistes voient de manière répétitive leurs patientes, cela peut les inciter à se confier. Les gynécologues et les sages-femmes recueillent aussi pendant la grossesse des confidences et à ce moment-là il faut savoir repérer et orienter vers les équipes de psychologues périnatales», explique Jean Thevenot, le président du Conseil de l’Ordre.

Ce gynécologue espère que cette première permettra «aux gens qui travaillent ensemble sans se connaître, que ce soit policiers, gendarmes, associations, soignants ou avocats, de se rencontrer et d’être après en mesure de savoir qui appeler». Souvent, c’est le réseau qui permet de voir aboutir les affaires.

Travail de détection des victimes potentielles

«Pas plus tard que mardi, une association nous a téléphoné pour une urgence. Une femme et ses enfants devaient être pris en charge, elle osait franchir le cap et quitter son conjoint mais avait peur des représailles», raconte le capitaine David Delattre, responsable du bureau départemental d’aide aux victimes au sein de la police.

Depuis octobre, chaque matin son équipe épluche les signalements de la veille. «En fonction des situations, nous fournissons les coordonnées des personnes au Service d’aide aux victimes d’information et de médiation qui va les recontacter. L’essentiel c’est de faire savoir aux victimes qu’il y a un dispositif, qu’elles auront une réponse qui ne sera pas forcément une plainte. Chaque cas est différent et nécessite une réponse qui sera peut-être sociale ou judiciaire», explique le policier.

En moyenne, 3.500 femmes victimes de violences sont accueillies chaque année par les associations spécialisées et d'aide aux victimes dans le département.