Non, Julien Outrebon ne s’est pas reconverti dans l’armée après la chute de Luzenac, début septembre. Pourtant, l’ancien défenseur ariégeois, à la recherche d'un club, dispute actuellement le premier championnat d’Europe militaire, en Charente-Maritime.

Contre l'Irlande, les Pays-Bas et l'Allemagne

Après le succès sur l’Irlande lundi (1-0) à Saint-Pierre-d’Oléron, les «Bleus kakis» défient les Pays-Bas mercredi dans le même stade, avant de finir vendredi contre l’Allemagne, à Rochefort.

«L’UNFP (Union nationale des footballeurs professionnels) recherchait des joueurs, en partenariat avec l’équipe de France militaire, explique Outrebon. On me l’a proposé il y a trois semaines, et ça m’a tout de suite intéressé. Je peux ainsi me maintenir en forme, en participant à une compétition sympa. Et puis, cela me permet de porter le maillot bleu.»

« Le championnat d'Europe avc l'équipe de France militaire commence #teamfrance #solidarité @BizotJohan @AccartQuentin pic.twitter.com/FG5TDje4in — Julien Outrebon (@JulienOutrebon) November 23, 2014 »

Deux autres professionnels au chômage, Philippe Billy (reclassé amateur avec la réserve de Laval) et Wesley Yamnaine (ex-Rennes, Parme, AS Rome), ont également accepté de participer à cette compétition à quatre équipes, sans phase finale. Les deux premières participeront aux Jeux mondiaux militaires en Corée du Sud, au mois d'octobre 2015.

«Nous sommes considérés comme des réservistes de l’armée pendant le temps de la compétition», précise Outrebon. Donc, soumis (à peu près) aux mêmes obligations que les soldats de carrière, sur la base aérienne 721 de Rochefort où l’équipe de France est logée.

Levée des couleurs et défilé en treillis

«Lundi matin, nous avons fait la levée des couleurs, puis nous avons marché ensemble, en survêtement, détaille l’arrière de 31 ans, trop jeune pour avoir connu le bon vieux temps de la conscription. Et à la fin de la compétition, nous allons défiler en treillis.» Au fait, quel est le niveau de cet Euro? «Sur ce que j’ai vu, c’est du bon CFA ou CFA2.»

Une fois refermée cette étonnante parenthèse, l’ancien Strasbourgeois et Troyen reviendra à la vie civile. «Je suis ouvert à tout, mais je me dis que c’est peut-être le bon moment de découvrir un championnat étranger», avance-t-il.

«Quand on voit ce qu’il se passe à Nîmes et que le LAP n'existe plus, c'est rageant»

Avec forcément, ce sale arrière-goût dans la bouche dont tous les ex-Luzenaciens ont du mal à se débarrasser. Surtout au vu des affaires qui secouent actuellement le foot professionnel français. «Quand on voit ce qu’il se passe à Nîmes et que le LAP n’existe plus, c’est rageant, lâche Outrebon. On se dit qu’on aurait vraiment dû évoluer en Ligue 2.» Même si l'aventure militaire est «sympa», il faudra plus qu’un maillot bleu pour faire passer la pilule. Si elle arrive à passer un jour.