Toute de bois et de verre, la Halle qui a poussé ces derniers mois sur le site de Montaudran ne restera pas une coquille vide. Au printemps prochain, elle sera terminée et la compagnie La Machine s'y installera, comme prévu. Un mariage de raison, un peu contraint et forcé pour le maire.

Car ce projet, Jean-Luc Moudenc (UMP) n'en a jamais vraiment voulu. Il l'a même ouvertement critiqué durant la campagne des municipales, et même après. Faire venir les machines de François Delarozière, aujourd'hui installé à Nantes et Tournefeuille, était une idée de son prédécesseur, Pierre Cohen (PS).

Projet mémoire aéropostale achevé en 2018

Mais difficile pour le président de Toulouse Métropole de revenir sur les engagements pris par la précédente équipe et entérinés par des délibérations. Ou de reconvertir un bâtiment de 8000 m 2 déjà sorti de terre, haut de 20 mètres, en salle de spectacle ou mairie de quartier. Surtout quand elle a déjà coûté 14 millions d'euros.

Pour concilier sa volonté de faire du site des pionniers de l'Aéropostale un lieu de mémoire, tout en maintenant ce projet de La Machine, Jean-Luc Moudenc a annoncé qu'il lançait «la Piste des Géants»: «Il ne doit pas y avoir d'antagonisme entre les deux démarches, il faut que cela s'articule harmonieusement».

Les exploits de Saint-Exupéry, Mermoz ou encore Guillaumet seront rappelés à partir de 2018 dans les bâtiments classés historiques, que ce soit le château Raynal ou la salle d'embarquement, aujourd'hui en très mauvais état. Leur contenu muséographique sera cadré d'ici à la fin de l'année prochaine en concertation avec les héritiers des pionniers, les riverains et les associations.

Minotaure, araignées...

Au sein de la Halle on pourra voir des machines déjà réalisées, que ce soit les araignées géantes présentées à Liverpool ou le futur Minotaure construit pour Toulouse métropole. Et peut-être un jour son spectacle autour du Cheval dragon, qui vient de connaître un énorme succès à Pekin. Les visiteurs devront s'acquitter d'un billet d'entrée pour pouvoir grimper sur les machines ou accéder à l'expo permanente, mais des déambulations seront gratuites.

«Nous allons en faire une écurie de machines et d'objets en mouvement. Ce ne sera pas un atelier de créations mais un lieu de rencontre, ouvert au public d'où partiront nos spectacles dans le monde entier. Il y aura des rendez-vous réguliers, ce sera ouvert aux écoles», explique François Delarozière pour qui la page des combats électoraux est tournée. Le créateur gardera un pied à Nantes avec ses Machines de l'île.

Opposition satisfaite