Toulouse: Un hypermarché ouvrira ses portes ce dimanche
COMMERCE•Un événement qui vient bouleverser la sacro-sainte tradition départementale...Hélène Ménal
C’est une grande première dans l’histoire du commerce Haut-Garonnais. Le 14 septembre, un dimanche ordinaire, un hypermarché sera ouvert dans l’agglomération toulousaine. Il s’agit du centre Leclerc de Roques-sur-Garonne qui l’annonce sur son site Internet. Cet événement vient bouleverser la sacro-sainte tradition départementale. Celle d’un accord annuel consensuel, négocié et signé depuis 20 ans sous l’égide du Conseil départemental du commerce (CDC) où siègent la plupart des partenaires sociaux et l’Association des maires.
Les frondeurs gagnent du terrain
Le «pacte» de cette année prévoyait d’ouvrir uniquement les dimanches 14 et 21 décembre. Mais cela fait plus d’un an que le consensus se fissure. Depuis que des supermarchés frondeurs appartenant à la Fédération des entreprises du Commerces et de la distribution (FCD) ont fait casser en justice la dernière tentative du préfet de la Haute-Garonne de réglementer l’ouverture dominicale. Du coup, plusieurs grandes surfaces ouvrent le jour du Seigneur, bravant l’accord du CDC.
C’est ce qui a décidé Christian Chatonnay, le maire de Roques-sur-Garonne à donner l’autorisation exceptionnelle sollicitée par son Centre Leclerc. «Je ne suis favorable au travail dominical. Mais dans les communes voisines, à Frouzins ou Pinsaguel, des établissements ouvrent. Et devant cette situation anarchique, je me dois de défendre l’économie de ma commune», assume l’édile qui s’est assuré auprès des salariés que seuls les volontaires travailleront.
«Réunion de crise»
Face à la défection d’un Leclerc, un «géant» jusqu’alors fidèle à l’accord, le Conseil départemental du commerce a convoqué pour ce jeudi «une réunion de crise». «Le porte-monnaie des consommateurs n’est pas extensible. Le chiffre d’affaires du dimanche manquera le lundi. L’accord permettait une concurrence loyale, si l’anarchie revient, seuls ceux qui ont les reins très solides survivront», redoute un proche de l’organisme.