L'Histoire gravée dans la pierre
patrimoine Les travaux d'aménagement de Saint-Pierre ont mis au jour le passé du quartierBéatrice Colin
Ce lundi, une partie des vestiges mis au jour la semaine passée dans le cadre des travaux d'aménagement de Saint-Pierre retournera six pieds sous terre. Avant d'être ensevelis pour assurer leur protection, les Toulousains ont pu découvrir samedi les trésors déterrés des berges, là ou seront construits d'ici au printemps prochain des gradins.
Un bout de rempart
Vu la proximité de la rue des blanchers, les archéologues s'attendaient à trouver dans cette zone des traces du passage des tanneurs dans le quartier. Peut-être pas en si grand nombre. Une vingtaine de bacs de décantation, de forme circulaire et faits de briques, ont refait surface. «Ces cuves servaient à plonger les peaux dans des bains de chaux pour les rendre imputrescibles. Il y avait à cet endroit deux ateliers de tanneries, datant du XVIIe-XVIIIe siècles. Pour nous, c'est un témoignage important de l'artisanat toulousain à l'époque moderne que l'on connaît mal», explique Pierre Pisani, responsable du service archéologique de Toulouse Métropole. Son équipe a collecté du mobilier en céramique, des tessons de bouteille et des bols qui vont être étudiés et seront peut-être exposés un jour dans l'un des musées toulousains. Leurs fouilles ont aussi permis de confirmer la présence d'un bout du rempart antique, vieux de deux mille ans, qui encerclait la Ville rose à l'époque gallo-romaine. Cet édifice, dont une partie avait été trouvée lors des fouilles préventives de la place il y a plus d'un an, a déjà été retrouvé en divers endroits de la cité, notamment au Palais de Justice et au square de Gaulle. Fait de briques, de galets et de chaux, sur les berges cet imposant édifice a été retrouvé effondré. Peut-être à cause des crues de la Garonne.