L'idée du «poêle géant»

L'idée du «poêle géant»

énergie Un réseau au bois devrait chauffer les nouveaux quartiers
Hélène Ménal

Hélène Ménal


Il y a déjà l'incinérateur d'ordures du Mirail qui, grâce à la récupération d'énergie produite, permet de chauffer une bonne partie du quartier. La prochaine «chaudière» géante de Toulouse fonctionnera au bois et alimentera, au fur et à mesure de leur sortie de terre, les quartiers et zone d'activités en construction : Montaudran Aérospace, Saint-Exupéry, Malepère, voire les nouveaux immeubles d'Empalot. Le principe de ce nouveau réseau, fonctionnant «avec un taux d'utilisation d'énergies renouvelables de 84 %», a été voté vendredi en conseil municipal. Le cœur du système serait une chaufferie construite «du côté de Montaudran». Carburant au bois donc, avec un appoint au gaz, elle alimenterait 24 km de tuyauterie où circulerait soit de la vapeur, soit de l'eau chaude. «Le fait de mutualiser le chauffage, avec un seul lieu de d'origine, permettra un meilleur contrôle de la pollution», explique Danielle Charles (EELV), conseillère municipale en charge du chauffage urbain.



Le supercalculateur mis à contribution



Le projet est évalué à 38 millions d'euros. Et la mairie a choisi d'en confier la construction puis l'exploitation à un industriel. «D'habitude nous sommes pour la régie directe mais ce projet réclame une très grande technicité», concède Danielle Charles. L'élue est persuadée que les candidats vont se bousculer au portillon car le projet contient aussi un volet technologique assez inédit : une partie du réseau, 7 % exactement, doit être alimentée grâce à la récupération de chaleur des supercalculateurs qui seront bientôt installés sur la zone de Montaudran Aérospace. Ces installations informatiques ultra-puissantes, dont celle Météo France, seront abritées dans le Centre Clément-Ader. Non seulement elles feront chauffer leurs circuits, mais elles fourniront aussi le chauffage et la climatisation aux habitants de ce nouveau campus scientifique.

■ Abonnés

Le raccordement au réseau sera proposé à tous les utilisateurs et bailleurs potentiels situés à proximité. L'hypothèse de mettre dans la boucle le CHU de Rangueil ou l'université Paul-Sabatier est déjà envisagée.