Un boulot en sept minutes chrono...

Un boulot en sept minutes chrono...

société En ces temps de crise, Pôle emploi sort des sentiers battus et expérimente le job-dating
Toulouse, le 4 fÈvrier 2013. Forum pour líemploi sous la forme d'un job dating organisÈ entre PÙle emploi et Manpower.
Toulouse, le 4 fÈvrier 2013. Forum pour líemploi sous la forme d'un job dating organisÈ entre PÙle emploi et Manpower. - FRED SCHEIBER / 20 MINUTES
Hélène Ménal

Hélène Ménal


Avec 69 500 demandeurs d'emploi et une hausse de 10 % en un an, la Haute-Garonne est frappée de plein fouet par le chômage. La direction régionale de Pôle emploi n'hésite donc pas à tester de nouvelles méthodes. Mardi, en association avec la Fondation Manpower, elle s'est lancée dans le job-dating, ces rendez-vous de recrutement express, déjà en vogue dans le secteur high-tech, où les candidats défilent à la chaîne. De l'ingénieur au poseur de pare-brise, 700 postes étaient à pourvoir dans une centaine d'entreprises.1 500 chômeurs étaient conviés, sur 2 000 candidats au départ. C'est une des règles du job-dating : la sélection par le CV n'est que très légère. «Il y a moins de filtres, ensuite à soi d'être condensé et rapide», souligne Christophe, 44 ans, spécialiste en réseaux informatiques.



Débutantes et spécialistes



En une journée, lui a passé cinq entretiens. Il a parlé sept minutes avec Lauriane Vlaminck, chargée de recrutement chez Proservia. Rodée au job-dating, elle a récolté une quarantaine de CV. «Au final, je vais peut-être embaucher cinq personnes, ce qui en temps normal me prend 15 jours», indique-t-elle. Dans son secteur «hyperconcurrentiel» où tout le monde chasse la perle rare, elle espère devancer ses rivaux en prenant les chemins de traverses. Sophie Van Cayzeele, directrice marketing chez Berdoues, la maison centenaire de parfums et cosmétiques, est plus réservée. «Dix minutes, c'est trop court, surtout quand le profil des candidats n'est pas vraiment ciblé», dit-elle. Stéphanie, 27 ans, a tenté sa chance. Cette titulaire d'un bac + 5 en management a eu du mal à se concentrer dans le brouhaha ambiant. «Déjà qu'être à la recherche d'un emploi n'est pas très valorisant, là j'ai eu l'impression d'être parquée comme du bétail», confie-t-elle. Adil, un conducteur de travaux, s'est faufilé sans rendez-vous. Il se demande si dans son secteur, «le café du coin» n'est pas plus efficace pour être embauché. D'après les spécialistes, dans un job-dating, un tiers des offres sont pourvues.