TELEVISION«Baisers cachés» sur France 2: Patrick Timsit s'engage contre l'homophobie

«Baisers cachés» sur France 2: Patrick Timsit s'engage contre l'homophobie

TELEVISIONA l’occasion de la journée mondiale contre l’homophobie, France 2 diffuse le téléfilm «Baisers cachés» dans lequel Patrick Timsit incarne le père d’un adolescent homosexuel maltraité par ses camarades…
L'acteur Patrick Timsit dans le téléfilm «Baisers cachés» sur France 2
L'acteur Patrick Timsit dans le téléfilm «Baisers cachés» sur France 2  - France 2
Clio Weickert

Propos recueillis par Clio Weickert

L'essentiel

  • A l’occasion de la Journée mondiale contre l’homophobie, France 2 organise une grande soirée spéciale, dont «20 Minutes» est partenaire
  • La chaîne présentera le téléfilm « Baisers cachés », suivi d’un débat puis de la diffusion du film documentaire «Les invisibles»

A l’occasion de la Journée mondiale contrel’homophobie, France 2 se mobilise. Ce mercredi à partir de 20 h 55, la chaîne organise une grande soirée spéciale avec la diffusion du téléfilm Baisers cachés (prix de la critique au Festival de Luchon l’an dernier) autour de la question de l’homosexualité et de l’adolescence, suivi d’un grand débat en direct présenté par Julian Bugier. A 23 h 35, le film documentaire Les invisibles, récompensé par un César en 2013, clôturera cette journée de mobilisation.

En première partie de soirée, les téléspectateurs découvriront Patrick Timsit dans le téléfilm inédit Baisers cachés où il incarne le père désœuvré d’un adolescent homosexuel, maltraité et harcelé par les élèves de son lycée. Partenaire de l’événement, 20 Minutes a interviewé l’acteur.

La lutte contre l’homophobie est un combat important pour vous ?

Oui, c’est évidemment important, mais comme tout combat contre l’exclusion. Et ce téléfilm est formidable, c’est une vraie locomotive, c’est lui qui vous entraîne. C’est une sorte de porte-drapeau. Faire partie d’un film avec du fond est quelque chose de très important pour moi. Il parle de ces ados qui à cause de leur homosexualité, se font rejeter par leurs propres familles, mais aussi de ces gens dépassés, à l’image de mon personnage : un homme qui panique quand son fils lui apprend son homosexualité, avant de se remettre dans le rôle du père qui protège son fils.

Un téléfilm adressé autant aux parents qu’aux adolescents donc ?

Absolument, et si on arrivait au moins à faire avancer les mentalités du côté de la famille, cela éviterait à des ados de se retrouver dans une grande détresse, dans ce sentiment d’exclusion, d’inutilité, de rejet de la société…

En quoi un téléfilm peut-il aider à faire évoluer les mentalités ?

L’avantage que peut avoir la fiction, c’est de faire passer les messages en sous-marin, à travers une histoire. Et cela peut entraîner une interrogation, voire une remise en question, ce qui serait formidable. On amène à se poser des questions et c’est tout ce que j’aime, quand le fond reste au fond et que la forme demeure quand même un film de divertissement.

Depuis votre rôle dans « Pédale douce » en 1995, avez-vous le sentiment que les regards ont changé sur l’homosexualité ?

Les choses avancent, ce qui a progressé c’est peut-être qu’on peut le dire plus facilement. J’ai reçu de nombreux témoignages après Pédale douce, et notamment celui d’un ado qui m’a expliqué qu’il avait pu faire part de son homosexualité à ses amis grâce au film. Mais les railleries et l’exclusion sont malheureusement toujours d’actualité. Les acteurs qui jouent les rôles de mon fils et de son copain (Béranger Anceaux et Jules Houplain) par exemple, ont subi pendant le tournage les regards, les sarcasmes des jeunes figurants qui leur disaient « comment tu peux jouer ça ? », « vous vous embrassez ? », « mais c’est pas possible qu’est-ce qu’ils vont dire tes parents ? ». C’est sur le regard de l’autre qu’il faut absolument travailler.

Le silence des adultes face à la souffrance des enfants est également terrible dans ce téléfilm…

Il montre ce réflexe de dire « ne nous en mêlons pas ». Mais peut-être que ce téléfilm encouragera à en parler justement, au lieu de rentrer dans un mutisme qui se veut protecteur, mais qui est en fait un refoulement et qui peut mener à l’abandon, voir au suicide… Et ça concerne beaucoup de jeunes. Tout le monde est sur le carreau quand on réagit mal, alors que quand on réagit bien, au contraire, on peut tous s’aider pour traverser ce fameux regard des autres.

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