VIDEO. Pourquoi Alex Lutz est parfait pour présenter la Nuit des Molières
PORTRAIT•Alex Lutz succède à Nicolas Bedos en tant que maître de cérémonie de la Nuit des Molières...V. J.
Si la présentation de la (28ème) Nuit des Molières fait a priori moins rêver que celle de la cérémonie des César ou du Festival de Cannes, elle est pourtant le combo parfait pour Alex Lutz, un beau résumé de sa carrière : télévision, théâtre et humour. Lundi à 22h25 sur France 2, il succède ainsi à Nicolas Bedos en tant que maître de cérémonie des Molières 2016, qui récompensent le meilleur du théâtre et pour lesquels il est nommé dans la catégorie Humour. Il promet une cérémonie qui rigole et non qui ricane. L’occasion de faire le portrait de de ce gros bosseur, talent multiple et Catherine préférée des Français.
Il comprend vite la force de l’humour
Né le 24 août 1978 à Strasbourg, d’une mère prof d’allemand et d’un père assureur, Alex Lutz ne garde pas un souvenir impérissable de son enfance : un peu gros, pas sportif, et dyslexique. Pour éviter les sarcasmes, il comprend vite la force de l’humour. En cours, il s’ennuie, et préfère imiter les profs. « La logique de l’école m’échappait, explique-t-il à Libération. Je me faisais chier, j’avais envie de dessiner, de courir dans la nature, d’aller pêcher, de trouver des sauterelles. » Il se destine aux arts plastiques, avant de monter sur les planches à 15 ans. Une révélation.
« Le théâtre était la mise en relief des petites histoires que je racontais en dessinant, raconte-t-il à Cosmopolitan. J’ai été très vite embauché par des compagnies subventionnées et à 17 ans, je touchais mes premiers cachets. » Le Théâtre Jeune Public d’André Pomarat, la compagnie de Pascale Spengler, sa propre troupe Le Coût de la pomme… Il passe les dix années suivantes à jouer des classiques et des créations, et également à mettre en scène le spectacle de Sylvie Jolie, sa marraine dans le métier, ou encore ceux de Pierre Palmade (Le comique, J’ai jamais été aussi vieux, Ils se re-aiment).
Un seul et unique one-man-show
A partir de 2007, Alex Lutz commence à tourner avec son premier, et pour l’instant seul, one-man-show, dont l’affiche rend hommage aux publicités Kinder et son gamin tout sourire. Il remplira toutes les salles parisiennes, jusqu’à jouer à guichets fermés à l’Olympia en février et mars derniers. Il y fait le portrait de personnages hauts en couleur, pas si éloignés de ceux qu’il interprète à la même époque sur le petit et grand écran : le format court Déformations professionnelles sur M6, les comédies OSS 117 : Rio ne répond plus, La Croisière, Hollywoo…
Catherine, Liliane et le succès
Mais c’est avec son personnage de Catherine, et son duo avec Liliane interprétée par Bruno Sanches, que l’humoriste connaît la notoriété. Créé dans le cadre de l’émission Comment ça va bien de Stéphane Bern sur France 2, le concept ne rencontre le succès qu’après son passage dans Le Petit Journal sur Canal +. Une revue de presse qui n’en est pas vraiment une, mais un rendez-vous incontournable de la chaîne à l’instar du SAV d’Omar et Fred ou des Guignols. D’ailleurs, avec le départ de Yann Barthès et la version « rénovée » du Petit Journal, difficile de savoir où sera Alex Lutz à la rentrée. « Peut-être sur Canal +, si on a encore du jus et de nouvelles idées », répond-il d’un côté à Madame Figaro, confiant de l’autre à Téléstar qu’il reçoit des propositions et les étudie sereinement : « J’irai là où j’aurai un bonheur et une liberté artistiques. »
S’il n’a plus à rien prouver sur les planches, un Molière du meilleur humoriste viendrait comme une consécration. Pour mieux repartir à l’assaut du cinéma, le seul art qu’il lui reste à conquérir, après l’échec de son premier long-métrage Le talent de mes amis. Il a d’ailleurs deux films en écriture… très différents du premier.