Clap de fin pour Nouvelle Star. Ce mardi soir sur D8, le télécrochet arrive à son terme, et peut-être de manière définitive. Car depuis son lancement en février dernier, le tremplin musical ne cesse de s’enfoncer semaine après semaine dans les abysses du petit écran, et n’a toujours pas trouvé comment remonter la pente à l’heure de la grande finale. Pourtant, pour relancer son programme, D8 avait joué une carte de maître en intégrant le truculent JoeyStarr en tant que nouveau juré. Une idée qui est loin d’avoir porté ses fruits. 20 Minutes tire le bilan de cette 12e saison en berne.

Des audiences désastreuses

Si Nouvelle Star a touché le fond lors de sa demi-finale mardi dernier, son lancement en février n’avait finalement pas été beaucoup plus glorieux. Seuls 937.000 aficionados (4.2 % de part d’audience seulement), contre 1.2 million en 2015, avaient répondu présents devant leur télé. Et depuis, ces résultats n’ont fait que dégringoler. Lors du premier prime en direct en avril, ils n’étaient plus que 670.000 à se passionner pour les aventures vocales de nos jeunes artistes, pour chuter à 595.000 en demi-finale…

Soit une moyenne de 943 000 téléspectateurs sur la saison comme le souligne le site de la Parisienne, alors qu’en 2012, la nouvelle version sur D8 en avait enregistré 1.800.000. En d’autres termes, c’est ce qu’on appelle un bel accident industriel.

Un JoeyStarr décevant

L’arrivée de l’ex-leader de NTM en tant que nouveau juré de Nouvelle Star avait fait grand bruit. Après un passage remarqué dans le jury de Talent Street sur France O, il était attendu sur D8 comme le Messie. Maître de la punchline et adepte du franc-parler, l’artiste semblait à même de relancer l’intérêt des téléspectateurs envers le télécrochet.

Les débuts ont d’ailleurs été plutôt prometteurs, et mise à part l’histoire du candidat coréen (ses camarades et lui ont été taxés de racistes), le rappeur a fait preuve d’une grande ouverture d’esprit, de critiques constructives et pertinentes, et d’une bienveillance notable.

Mais passée la curiosité pour la nouveauté, la place de JoeyStarr a été quelque peu remise en question lors des primes. Lunettes noires et air renfrogné, l’artiste ne s’est pas montré particulièrement affable. Sur le plateau du premier show en direct, sa conduite a même été qualifiée «d’ingérable », et ses réflexions (« t’es bonne ») envers la présentatrice Laurie Cholewa, ont été à la limite de la désobligeance. Et c’était sans compter sur l’irruption de Gilles Verdez un soir avant le direct, et la désormais célèbre « baffe ».

Le « bad buzz » fatal

Le 19 avril, Gilles Verdez, chroniqueur dans Touche pas à mon poste, débarque dans les loges de JoeyStarr. Déguisé en livreur de pizza, l’ex-journaliste sportif se montre particulièrement chaleureux avec le rappeur, allant jusqu’à essayer de l’embrasser. Une plaisanterie qui n’a pas vraiment plu à l’artiste. Agacé, ne comprenant surtout pas qui était cet énergumène, JoeyStarr a giflé le chroniqueur, se mettant à dos « Baba » et tous ses fanzouzes.

Si ce coup de sang a gonflé les audiences de Nouvelle Star dans un premier temps (2 millions de téléspectateurs attendaient avec hâte les excuses du rappeur en début d’émission), le soufflé est vite retombé. Et pour cause : mis à part ce bad buzz malheureux, l’émission n’a plus grand-chose d’excitant.

Un show vieillissant

Quand les téléspectateurs ont encore le courage d’attendre que Cyril Hanouna rende l’antenne à l’heure (c’est-à-dire pas avant 21h20), leur patience n’est pas vraiment récompensée. Du côté des candidats, il est loin le temps des Christophe Willem et Julien Doré. Si les artistes mènent pas trop mal leur barque (surtout Patrick), aucune personnalité ne se démarque vraiment, et il n’y a au final pas de quoi fouetter un chat. Sans compter sur des choix de chansons et d’orchestration critiquables, un brin vieillot.

Un show qui cartonnait il y a dix ans, mais qui a pris un sacré coup de vieux, surtout en comparaison avec le leader actuel de ce type de programme : The Voice sur TF1. Nouvelle Star ne casse plus trois pattes à un canard, et en ce jour de finale, rien n’indique qu’il ne retrouve sa place dans la grille de D8 l’an prochain. La fin d’une époque.