SÉRIE TVAvec «The Catch», Shonda Rhimes recycle sa recette du succès

VIDEO. Après «Grey's Anatomy» ou «Scandal», «The Catch» recycle les recettes des séries «made in Shondaland»

SÉRIE TVProposée par Canal + dans la foulée de sa diffusion américaine, « The Catch » reprend les figures et ficelles qui font le succès des séries de Shonda Rhimes…
Vincent Jule

Vincent Jule

Depuis une semaine et la fin de la saison 2 de How to Get Away with Murder, la chaîne américaine ABC diffuse à la suite de Grey’s Anatomy et Scandal une nouvelle série intitulée The Catch et produite encore une fois par Shonda Rhimes. La soirée du jeudi est ainsi entièrement acquise à la « queen » de la télévision US, du jamais vu. Un hashtag a même été créé pour l’occasion, #TGIT pour « Thank God It’s Thursday ».

L’accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement

En cliquant sur« J’accepte », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires.

Plus d’informations sur la pagePolitique de gestion des cookies

Proposée en France le samedi sur Canal + à la demande et le dimanche sur Canal + Séries, The Catch reprend, sans grande surprise mais pour le plaisir des téléspectateurs, toutes les figures, thématiques, recettes qui font le succès des séries « made in Shondaland ». Revue.

L’accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement

En cliquant sur« J’accepte », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires.

Plus d’informations sur la pagePolitique de gestion des cookies

Des femmes

Comme toujours chez Shonda Rhimes, The Catch a pour héros une héroïne, ici Alice Vaughan (Mireillle Enos, vue dans The Killing et World War Z), détective privée experte en fraudes financières. A l’instar d’une Olivia Pope ou d’une Annalise Keating, elle est redoutable, la meilleure. Impossible aussi de ne pas lui trouver un petit air de Meredith Grey, les faux cils et le glam de Los Angeles en plus (en trop ?). Sa vie sentimentale est tout aussi mouvementée, puisque son futur mari (Peter Krause) se révèle être M. X, l’arnaqueur qu’elle poursuivait et qui s’est donc bien payé sa tête. Vengeance !

Du pouvoir

Après l’hôpital, la Maison Blanche et le cabinet d’avocats, Shonda Rhimes investit un nouveau lieu de pouvoir : les affaires, la finance, et par extension l’escroquerie. Avec son jeu du chat et de la souris, The Catch rejoue les partitions de L’Affaire Thomas Crown, Attrape-moi si tu peux voire M. & Mrs Smith, mais emprunte tous les tics visuels d’un Scandal, avec split-screens intempestifs, montage frénétique et surtout le tableau transparent, où les héros écrivent tout et n’importe quoi à longueur d’épisodes.

Du sexe

Même s’ils sont des deux côtés de la loi, même s’il l’a trahie, même si elle le traque, Alice Vaughan et Benjamin Jones n’y peuvent rien, ils sont attirés l’un par l’autre. Cette attraction fatale est au cœur du modèle Shonda Rhimes (Meredith et le marié Docteur Mamour, Olivia et le Président Fitz), et le sexe omniprésent dans toutes ses séries. Les docteurs du Seattle Grace ont ainsi presque tous couché ensemble, ainsi qu’avec leurs internes, et les scènes au coin du feu ou au soleil couchant sont légion dans Scandal et maintenant The Catch. Mais il ne faut pas y voir un artifice, Shonda rappelle juste que le sexe, comme l’amour, fait partie intégrante du quotidien de ses personnages, qu’ils sauvent, arnaquent ou tuent des gens.

Du soap

Plus de dix ans que Meredith s’en prend plein la tronche dans Grey’s Anatomy : une bombe, une fusillade, un crash d’avion, un accouchement en pleine tempête… La scénariste et productrice ne s’en cache même pas, elle applique à la lettre les codes du soap opera, heureusement sur un rythme plus soutenu. Il y a ainsi plus de rebondissements dans le pilote de The Catch que sur une année des Feux de l’amour. Mais son chef d’oeuvre en la matière reste la moins connue et sous-estimée How to Get Away with Murder, où elle fait du twist narratif et émotionnel un art à part entière.

Des « minorités »

Il ne faudrait même pas parler de « minorités », d’où les guillemets. En effet, les héros femmes, noirs ou gays du Shondaland sont qualifiés de « minorités » dans un monde, et une télévision, d’hommes-blancs-occidentaux. Mais pour Shonda Rhimes, les mettre en avant, les mettre en scène, c’est juste normal, c’est la nouvelle normalité. Reste que ses séries font bouger les lignes, déjouent les clichés (mais en imposent parfois d’autres), et participent à changer le visage de la télé US.