INTERVIEWMichèle Bernier: «A la télé, il y a une vraie ambition en fiction française, plus qu’au cinéma»

Michèle Bernier: «A la télé, il y a une vraie ambition en fiction française, plus qu’au cinéma»

INTERVIEWL’actrice redevient « Stagiaire » chez un juge d’instruction ce mardi à 20h55 sur France 3, dans une mini-série de six épisodes qui sert de suite au téléfilm à succès du même nom diffusé en 2015…
Anaëlle Grondin

Anaëlle Grondin

Michèle Bernier n’a pas fini son stage auprès d’Arié Elmaleh. Les comédiens, vedettes du téléfilm de France 3 La Stagiaire, regardé par près de 5 millions de téléspectateurs en février 2015, reviennent dans une série du même nom. La fiction policière, diffusée à partir de 20h55 ce mardi 12 janvier, comptera six épisodes et fait office de suite au téléfilm.



La Stagiaire raconte la reconversion d’une agricultrice de 50 ans (Michèle Bernier) qui décide de se tourner vers la profession de juge à la suite d’une erreur judiciaire. Elle devient alors étudiante en stage chez un juge d’instruction coincé (Arié Elmaleh). Les confidences de Michèle Bernier sur ce projet.

Quelle a été votre réaction l’an dernier en apprenant les excellentes audiences du téléfilm « La Stagiaire » ?

Je suis tombée de ma chaise. C’est toujours merveilleux de fédérer autant de monde devant l’écran. On est ému, étonné et content de ne pas s’être trompée dans son travail et ses choix.

Il était déjà question d’une suite (sous forme de série) à l’époque ?

On se dit toujours qu’on espère que ça aille plus loin. On aimait bien le personnage, qui montre qu’à 50 ans on peut toujours changer de vie. Le projet s’est confirmé après cette excellente audience mais l’équipe était déjà très emballée.

Le tournage pour cette mini-série était-il différent par rapport à celui du téléfilm ?

On travaille plus dense, encore plus vite. Quelques fois on fait plusieurs épisodes dans un décor, c’est un peu troublant. On passe d’une affaire à l’autre. C’est toujours un peu spécial. Là le personnage on l’avait, on était un peu sur des rails, on était moins dans la recherche. On l’a un peu fait évoluer, elle est encore plus impliquée dans les enquêtes.

Faut-il absolument avoir vu le téléfilm pour commencer à regarder la série ?

Ce n’est pas feuilletonnant. On peut rappeler que mon personnage a fait de la prison, a été accusée à tort. Après cette incarcération arbitraire, elle a décidé qu’elle se lancerait dans cette carrière de juge d’instruction. C’est une femme étonnante, mariée, maman de deux d’enfants, elle vit bien. Elle prend le risque de changer son quotidien car elle a des idées et est humaniste.

Chaque épisode de la série met en lumière une enquête. L’histoire personnelle de votre personnage passe au second plan, finalement, non ?

Non. Elle est confrontée au juge d’instruction qui n’a pas la même façon de penser qu’elle. Il est plus pragmatique qu’elle, qui est plus dans l’humain. On garde aussi sa famille : son couple avec Philippe Lelièvre traverse quelques fois des problèmes mais tient et s’aime. Je tenais énormément à ce que ce couple perdure. C’est quelque chose de positif à travers des enquêtes qui sont souvent violentes sur des terrains difficiles. C’est bien d’avoir de la douceur dans ce monde de brute.

C’est la première fois que vous avez un premier rôle dans une série policière. C’est quelque chose que vous imaginiez faire dans votre carrière ?

On m’avait proposé des choses auparavant, mais je n’étais pas tellement passionnée. Quand la productrice et les gens de chez Elephant [la production] sont venus me voir avec ce projet, je me suis dit que ça me convenait. Ca me sortait de ce que je faisais dans La Smala s’en mêle et en même temps c’est aussi un personnage positif, qui a de l’énergie. Je trouve ce personnage plus intéressant aujourd’hui à mon âge. Si je faisais une flic, ça aurait sonné faux. Et il y a ce côté polar que j’aime. Je ne lis quasiment que des polars.

Et qu’aimez-vous regarder comme séries ?

Je suis trop occupée pour regarder des séries. Mais j’étais une grande fan de Dexter.

La fiction française a cartonné en 2015. Quelles sont les références en la matière pour vous et pourquoi ?

Je trouve que la télévision se permet beaucoup de sujets. Engrenages, dont je suis folle, Dix pour cent, Candice Renoir, Fais pas ci fais pas ça… Il y a une belle place aux scénaristes et aux acteurs, une vraie ambition en fiction française, plus qu’au cinéma. Quand on a réussi à captiver entre 3 et 8 millions de personnes comme avec L’Emprise je pense que vraiment les gens y trouvent une vraie satisfaction.