«Pour arbitrer "Le Grand Match", j'ai essayé d'être la patronne»
INTERVIEW•Valérie Benaïm anime, ce vendredi, à 21 h, sur D8, un jeu dédié aux années 1980…Propos recueillis par Fabien Randanne
Elle connaît la chanson. Pour la deuxième fois cette année, Valérie Benaïm est aux commandes du Grand Match, sur D8, ce vendredi, dès 21h. Cette fois-ci, les personnalités invitées – Vianney, Keen’V, Julie Piétri, Nicoletta… - se frotteront à un quiz sur les tubes des années 1980. Mais, pour 20 Minutes, c’est l’animatrice qui a droit à une interview au diapason de ces chansons cultes…
« Le Grand Match » sur D8, « C’est bon pour le moral » ?
[Rires] Oui. Y’a qu’à danser, y’à qu’à zouker. L’émission est vraiment familiale. C’est un jeu qui peut réunir toutes les générations pour s’amuser et chanter devant la télé.
Pour arbitrer ce jeu, avez-vous, comme les « femmes des années quatre-vingt », réussi « l’amalgame de l’autorité et du charme » ?
[Rires] Qu’est-ce que vous en pensez ? J’ai essayé d’être la patronne car c’est un gros barnum, mais aussi d’être charmante, souriante, avenante et agréable. Il y a une grosse mécanique avec plusieurs manches. Il faut tenir le rythme et ne pas perdre la pêche, le sourire, la bonne humeur.
Cyril Hanouna est-il un « partenaire particulier », « débloqué, pas trop timide » et qui a « une bonne dose de savoir-faire » ?
Débloqué, complètement. Absolument pas timide. En ce qui concerne le savoir-faire, il m’épate chaque jour. Il renifle et devance l’air du temps. Il a un sens du rythme, du timing, et sent quand une séquence s’enlise. On va penser que j’en fais trop puisque c’est mon boss et mon pote, mais c’est un garçon formidable qui me bluffe régulièrement. Il a un rythme de boulot de fou, il est à la tête de deux quotidiennes [Les Pieds dans le plat sur Europe 1 et Touche pas à mon poste sur D8], il est patron de sa boîte de prod [H2O Prod], mais quand il est là, il est vraiment là.
Et sur le plateau de « Touche pas à mon poste », « Chacun fait c’qui lui plaît » ?
Tout le monde en a l’impression mais, le secret, c’est qu’il y a, sous cette fluidité apparente, une bonne dose de travail et de rigueur. C’est fatigant, mais quand on est sur le plateau, on est heureux de se retrouver, même si, comme dans une famille, on s’engueule parfois. Je sais que je vais au travail, mais j’éprouve une joie presque enfantine à y aller.
A qui et pour quelles raisons avez-vous eu envie de dire « Ça mon vieux tu vas m’le payer » pour la dernière fois ?
A Gilles [Verdez]. Il est tellement emphatique, exubérant, irrationnel dans ses emportements… Mais c’est lui, il ne compose pas un personnage. Quand, dans Touche pas à mon poste, on lui demande de critiquer ou de s’amuser avec quelqu’un, il vient me chercher. Donc c’est à lui que je dirais : « Ça mon vieux tu vas m’le payer ». En radio, ce serait Jean-Luc Lemoine. Il me cherche, me charrie, mais je l’adore.
Est-ce que vous vous dites parfois « Presse qui roule, pas vraiment cool, presse qui roule me casse les couilles » ?
Pour être honnête, rarement. On essaie peu de faire intrusion dans ma vie privée. Si ça arrive, ça m’ennuie pour moi et pour ceux qui vivent avec moi. Je n’ai pas l’impression de faire double jeu. Je n’expose pas ma famille et je ne pose pas dans les soirées en ville avec mon amoureux. Mais, encore une fois, cela arrive rarement, j’ai cette chance d’être bien protégée.
Professionnellement, avez-vous « tout doucement, envie de changer l’atmosphère, l’attitude » ?
Oh non ! Je veux rester dans cette bulle juste géniale dans laquelle je suis depuis plus de trois ans. Je suis au sein d’une chaîne qui m’écoute, qui est dans le dialogue constant. Les producteurs me proposent des projets sur-mesure… Si je peux rester dans cette atmosphère, c’est sans problème !
Et sinon, vous êtes plutôt « 1989 » de Taylor Swift ou « 1984 » de George Orwell ?
Orwell. J’aime la musique, mais mon premier amour, ce sont les lettres. Je n’ai pas fait hypokhâgne et khâgne pour rien ! Je suis une papivore. J’ai besoin de me ressourcer par la lecture.