TELEVISIONOlivier de «Top Chef»: «Il fallait un perdant, c'est moi, mais chacun de nous a donné le meilleur»

Olivier de «Top Chef»: «Il fallait un perdant, c'est moi, mais chacun de nous a donné le meilleur»

TELEVISIONEliminé aux portes de la finale, l’excentrique Olivier Streiff revient pour «20 Minutes» sur son aventure…
Clio Weickert

Clio Weickert

Olivier Streiff, le favori de cette saison 6 de Top Chef, a tiré sa révérence en demi-finale. Pour 20 Minutes, ce cuisinier hors du commun revient sur son aventure, son élimination , ses projets, mais aussi sur les liens qu'il a tissé avec les deux finalistes, Xavier et Kevin.

Vous avez été le chouchou des internautes pendant toute cette saison, comment expliquez-vous cette popularité?

Je ne sais pas et je suis très surpris par ça. Je suis surtout resté moi-même. Mais je pense que d’être soi-même, ça paye toujours! En tout cas, je le prends comme un grand honneur et un grand privilège. Je suis très honoré et en même temps un peu intimidé car je ne fais que de la cuisine. Mais si je peux apporter quelque chose, si je sers à quelque chose, tant mieux!

Les réseaux sociaux se sont enflammés suite à votre élimination, dénonçant une certaine injustice, vous comprenez ce sentiment?

Je ne pense pas qu’il y ait une injustice ou quoi que ce soit d’autre. Nous avons tous les trois été à la hauteur et le jury a fait son choix. Il fallait un perdant, c’est moi, mais chacun de nous a donné le meilleur de soi sur toutes les épreuves.

Vous avez perdu sur votre plat-signature, «l’arlequin ». N’est-ce pas trop frustrant?

Non. J’ai découvert l’émission d’hier en même temps que les téléspectateurs et j’étais déjà satisfait de mon plat parce qu’il y a de la technique. Le panier de légumes c’est peut-être un peu simple comme intitulé, mais ce que j’attendais aussi de mes deux compères c’est qu’ils repoussent leurs propres limites, qu’ils fassent quelque chose qui leur ressemble tout en allant plus loin que ce qu’ils font habituellement.

Ce plat a l’air d’avoir tout de même plu au jury, les commentaires n’ont pas été négatifs. Je ne suis pas du tout déçu. J’ai fait ce que j’ai pu faire, ce que j’ai su faire, et dans les conditions qui étaient celles d’un marché. Je suis vraiment content de cette assiette car elle me ressemble, elle est pleine de couleurs, pleine de lumière, pleine de soleil et j’ai trouvé que ça rendait très bien à la télévision! En tout cas moi ça m’a donné envie.

Vous ne pensez donc pas vous être tiré une balle dans le pied?

Je ne suis pas un compétiteur dans l’âme, je ne recherche pas les lauriers et la victoire à tout prix. Si la victoire vient et que je la mérite, tant mieux. Si non, tant pis! J’avais surtout envie de prendre du plaisir avec mes deux copains pour qu’on s’éclate ensemble! Le thème c’était surtout «éclatez-vous, lâchez-vous, et dévoilez-vous»!

Un look aussi fort et une originalité culinaire aussi marqués sont-ils des avantages ou des inconvénients dans la cuisine d'aujourd’hui ?

Je n’ai jamais choisi de me démarquer. La finalité est dans l’assiette: on aime ou on n’aime pas. Ducasse le dit souvent, il n’y a pas 50.000 cuisines, il y a la bonne et la mauvaise. Après c’est comme dans la peinture, il y a des impressionnistes, des classiques... il y a de tout! L’important c’est de trouver son style, sa propre identité puis son public. Sans public il n’y a aucun intérêt à créer des plats. Il faut trouver un public pour son art.

Vos projets pour la suite ?

J’ai fait beaucoup de consulting jusqu’à maintenant et j’aimerais dans les semaines ou les mois qui viennent retrouver une cuisine pour pouvoir m’exprimer et être à la hauteur de ce que les gens pensent de moi aujourd’hui. Ils pourront juger eux-mêmes dans l’assiette et on sera les yeux dans les yeux.

Vos pronostics pour la finale?

Véritablement, je suis à 50/50. En toute sincérité, les deux méritent. Ils ont du talent et moi, je suis leur premier supporter. Ils se sont battus tout le long du concours, ils ont eu des hauts et des bas, mais ils ont tous les deux évolués et grandis. Ce sont des cuisiniers avant tout, passionnés par leur métier, et quand on voit leur potentiel, ils ont une grande carrière devant eux. Je leur tire mon chapeau et que le meilleur gagne!