Des cadavres déterrés sont retrouvés dans une maison-témoin au Tréport, en Seine-Maritime. Non loin des corps, une photo attire l’attention. C’est celle de Paul Maisonneuve (Thierry Lhermitte), une légende de la police judiciaire dans le Nord, qui va devoir revenir aux affaires pour résoudre ce mystère. Musique haletante, atmosphère prenante, personnages sombres… Pari réussi pour le réalisateur Hervé Hadmar (Pigalle, la nuit et Signature). Sa nouvelle série, Les témoins, diffusée sur France 2 à partir de ce mercredi à 20h50, captive dès les premières minutes.

Un univers graphique important

«J’essaye de faire des choses avec mon cœur et avec mon âme. Est-ce que c’est différent des séries policières déjà existantes? Je ne sais pas. En tout cas ça me ressemble», a confié Hervé Hadmar à 20 Minutes lorsqu’il nous a fait découvrir le pilote en septembre dernier au 20e Rendez-vous de TV France International, marché audiovisuel consacré aux programmes français. La force de sa nouvelle fiction? Sa «patte», tout d’abord. «Je suis graphiste de formation. La direction artistique et l’univers graphique sont très importants pour moi. J’arrive avec un univers, même quelques musiques aussi», explique-t-il. C’est certainement ce qui a fait dire à la productrice de la série Fabienne Servan-Schreiber, après la projection ce jour-là, qu’il n’y avait «pas 36 réalisateurs comme lui en France».

Hervé Hadmar est aussi particulièrement satisfait de voir Thierry Lhermitte camper un personnage grave. «On l’a rarement vu dans un rôle comme ça», s’enthousiasme-t-il. Mais surtout, le réalisateur et scénariste se dit très friand de séries britanniques et de polars scandinaves. Et cela se ressent beaucoup dans son œuvre.

Un «Broadchurch» à la française?

D’ailleurs, nous lui avons fait remarquer que Les témoins avait quelques similitudes avec l’excellente série anglaise Broadchurch: les vues aériennes sur les somptueuses falaises, les meurtres déguisés en suicide, l’enquêteur phare au passé mystérieux… «C’est le hasard. La série est passée sur France 2 pendant le tournage, assure-t-il. Pour l’anecdote, Thierry [Lhermitte] est fan de Broadchurch et on s’amusait avec lui à relever les similitudes. C’est vrai qu’il y a quelque chose, mais après le premier épisode on s’en éloigne», ajoute le réalisateur avant de glisser avec malice: «Mais si on a autant de succès que Broadchurch, je suis pour!»