MUSIQUELes Victoires de la musique font le mur pour aller au concert

Les Victoires de la musique font le mur pour aller au concert

MUSIQUELe réalisateur de la cérémonie des Victoires de la Musique 2015 promet que le public assistera à «un vrai concert»…
Benjamin Chapon

Benjamin Chapon

La star des Victoires de la musique 2015 ne sera ni Johnny Hallyday, ni Christine & Queens, ni même Benjamin Clementine ou Black M. Non, la star, ce sera le mur. Le mur? Quel mur? Celui sur lequel seront projetés les décors virtuels lors de chaque passage d’artiste. Cet immense mur blanc de 400 m2 accueillera des effets interactifs avec effet 3D. Cette technologie du mapping permet de proposer «à chaque artiste d’imaginer l’univers visuel qu’il souhaite, explique François Goetghebeur, réalisateur et concepteur de l’émission. C’est un enfer, on a rencontré chacun des artistes. Certains ont des idées très précises de ce qu’ils veulent, pour d’autres c’est plus flou… Et on a très peu de temps pour concevoir tout ça.»

En coulisses, il se murmure qu’untel ou untel a accepté de participer à l’émission après avoir reçu l’assurance de repartir avec une Victoire. «C’est faux, c’est une légende, tranche François Goetghebeur. Personne ne connaît le résultat avant la cérémonie. Et d’ailleurs, peu importe qui gagne. Pour moi, l’important c’est de savoir qui joue.» A savoir tous les nommés, soit plus de 25 artistes.

Outre quatre séquences spéciales et une introduction surprise consacrées aux 30 ans des Victoires, cette édition promet donc d’être à nouveau très chargée. Contrairement aux précédentes années, les producteurs n’ont pas pris la peine de promettre que l’émission serait plus courte qu’à l’accoutumée. Mais le réalisateur espère que l’ennui ne sera pas invité: «Ce mur, il va être impressionnant. Il est vraiment gigantesque. Et puis nous avons une spidercam, cette caméra installée sur un filin, comme pour les matches de foot. Ça nous permettra d’aller partout. Visuellement, ça devrait donner des sensations assez dingos.»

Gérer l'orchestre et le public

Le rythme d’enfer sera soutenu, comme l’an passé par Virginie Guilhaume, qui s’en était tiré avec les honneurs. L’absence de changements de décor devrait nous épargner les intermèdes pénibles entre deux artistes. «Il y aura quand même des changements de backline (matériel et instruments, ndlr). Cette année, une grosse majorité d’artistes a demandé à jouer avec l’orchestre qu’on met à leur disposition.» Une tonalité symphonique qui donnera peut-être une certaine homogénéité à l’émission. «Esthétiquement, ça part un peu dans tous les sens mais on assume ça, l’absence d’uniformisation, affirme François Goetghebeur. Il y aura autant d’univers que d’artistes.»

Les artistes, justement, sont attendus au tournant après une édition 2014 où de nombreux nommés avaient assuré le spectacle avec des prestations inventives. «Je veux que les artistes se sentent en situation de concert, explique le réalisateur de l’émission. Pour ça, le plus compliqué, aux Victoires, c’est le public. Dans la salle, il y a essentiellement des professionnels du disque. Et ce ne sont pas les patrons de disques et leurs copains qui vont danser sur leurs fauteuils et hurler.» François Goetghebeur va tout faire pour que le public du Zénith de Paris se sente au concert. «L’an dernier, j’ai remarqué que les gens pouvait se parler sans élever la voix pendant les performances des artistes. Ça ne va pas. Cette année, dans la salle, il y aura un son de niveau concert.»