«Talent Street»: Mia Frye ne veut «plus passer pour la méchante»
INTERVIEW•France Ô lance ce mardi un concours dédié aux cultures urbaines. La danseuse fait partie des jurés...Propos recueillis par Joel Metreau
L'essentiel
- France Ô lance mardi soir un concours dédié aux cultures urbaines: BMX, rap, beatbox, double dutch...
- Mia Frye fait partie du jury aux côtés de JoeyStarr et de Matthias Dandois.
- La danseuse et chorégraphe souhaite «guider les candidats» plutôt que de les juger.
Scratch, danse, roller, skate, beatbox, rap... Dix cultures ou disciplines urbaines sont au programme de Talent Street, nouveau concours diffusé ce mardi soir à 20 h 45 sur France Ô. Pour départager les candidats: un jury composé du rappeur et acteur JoeyStarr, du champion de BMX Matthias Dandois ainsi que de Mia Frye. La danseuse et chorégraphe, qui sera également jurée dans Got to Dance sur TMC, explique à 20 Minutes son rôle dans l'émission de France Ô.
Joey Starr, Mia Frye et Matthias Dandois, jurés de Talent Street. - Gilles Scarella/ FTV
Pourquoi avoir accepté de participer à «Talent Street»?
En tant que spectatrice, j’avais envie de voir une émission qui met en avant les talents de la scène urbaine. Par exemple, pour ce qui est des danseurs hip-hop, on les voit derrière un artiste ou dans un clip, mais ils n’ont pas encore leur propre émission. Alors qu’il y ait une belle vitrine pour ces talents, et s’ils peuvent s'appuyer sur ma notoriété, why not. Par ailleurs, j’aime l’idée que dans Talent Street chacun choisit son adversaire: un garçon qui fait du roller peut être confronté à un beat boxer. Ce sont les candidats qui programment des battles.
DJ Anais B, dans Talent Street. - Gilles Scarella/ FTV
Pour vous, que sont les cultures urbaines?
Ce sont des arts qui viennent de la rue. On n’est pas obligés de passer par une école pour pouvoir les exprimer. Et puis, ils ne nécessitent pas beaucoup de moyens au début pour être pratiqués. Ce sont aussi des cultures de l’urgence, parce qu’on étouffe, parce qu’on a besoin d’air.
Le fait que le juré ne soit pas expert de la discipline pratiquée, ça ne pose pas problème?
Le BMX, c’est moins mon domaine, mais Matthias [Dandois] nous briefe avant la performance du candidat. Et pendant que ce dernier exécute ses figures, il les commente pour nous. Et moi, je donne des cours de danse et je suis chorégraphe, alors au niveau du son par exemple, on ne me la fait pas. J’arrive à voir si quelqu’un a le beat ou le flow, j’écoute pas mal de rap: Sniper, IAM, Ksir Makosa… Mais on ne veut pas juger les candidats, on veut plutôt être des guides, pour donner un avis constructif.
Aurélien Giraud, un candidat dans Talent Street. - Gilles Scarella/ FTV
JoeyStarr est assez dur dans ses propos…
Il n’est pas dur, mais exigeant. On a un regard plus pointu et il faut dire la vérité tout de suite pour faire gagner temps à la personne. Quand je donne mes cours de danse, je suis très cash, pourtant mes élèves paient le cours, ils savent que je suis dans la sincérité. On me choisit pour mon authenticité et pour mon sens de l’humour. Parfois je suis un peu tendue, mais j’essaie de dédramatiser.
District Double Dutch, dans Talent Street. - Gilles Scarella/ FTV
Vous avez déjà été jurée pour Popstars, puis pour Encore une chance: les plus belles voix de la téléréalité, ça vous a servi?
Oui car j’ai compris la force de la télévision. C’est comme une loupe, ça grossit tous vos traits, vos forces et vos faiblesses sont décuplées. On peut recréer un personnage avec des phrases sorties de leur contexte. Au départ, on voulait me montrer comme l’Américaine avec une carte de séjour. Une personne un peu dure qui parle franglais. Maintenant, je préviens la production que je ne veux plus passer pour la méchante. Car j’ai un côté sensible, j’ai envie que les personnes puissent embrasser le métier qu’elles visent. Je veux les accompagner, les protéger. On m’appelle pour mon expertise et parce que je suis honnête. Je crée des punchlines, ce n’est pas ma faute, je ne m’en rends pas compte.
Vous regardez quoi à la télé?
Je regarde souvent les émissions de débat, j’aime beaucoup Ce soir ou jamais de Frédéric Taddei. Mais il y aussi Le Grand Journal, Salut Les Terriens, TPMP avec Hanouna. Et puis j'adore les séries: Gomorra, Homeland, Mafiosa, Banshee...
Vous avez dit qu'il n'y a pas beaucoup de noirs à la télé française...
C’est vrai, pas dans les émissions mainstream. Dans les émissions de variétés, Sexion D'Assaut avait réussi à cracker le marché. Avant, il y avait davantage de diversité. Par exemple, quand le ramadan se termine, il y a une seule émission sur les musiques orientales. Sinon, pour le reste, ce sont les mêmes artistes qui tournent et chantent dans les émissions...