L’utilisation par Eric Zemmour de l’exemple de la série Hélène et les garçons dans son argumentation dénonçant une dévirilisation globale de la société avait surpris. Jean-Luc Azoulay, producteur et scénariste de la série, a expliqué aux Inrocks à quel point cette accusation l’a «bien amusé. Déjà rien que le titre, c’est Hélène et les garçons, donc ils sont bien là, ils ne sont pas invisibles. En plus, ils sont musiciens, ce ne sont pas des minets.»

Le producteur rejette le procès en «féminisation» des «garçons» à l’œuvre dans la série: «Il faudrait que Zemmour regarde la série, il n’y a pas de féminisation des garçons, il y a des disputes, des bagarres à coups de batte de base-ball… Et de toute façon, face à l’amour, les garçons sont aussi sentimentaux que les filles.»

La censure et la morale

Alors qu’Eric Zemmour met la série dans le même sac que les différents promoteurs de la soi-disante théorie du genre, Jean-Luc Azoulay note que lors de sa diffusion Hélène et les garçons était considéré comme une série aseptisée: «Il faut forcément être moraliste quand vous êtes programmé à une heure de très grande écoute, et que vous êtes responsable devant le diffuseur.»

Jean-Luc Azoulay en profite par ailleurs pour expliquer que sa série aurait pu être plus subversive mais qu’il avait les mains liées. «On a quand même eu six épisodes censurés par TF1, parce qu’ils étaient trop hard… Il faut se rappeler qu’à l’époque, nous dépendions du service jeunesse de la chaîne, nous devions faire une série familiale, qui pouvait être regardée par tout le monde.»