«Nos chers voisins» et «Pep’s», les «cartons de l’année» pour Lagardère Entertainment
TELEVISION•La société a profité du Mipcom, marché international des contenus audiovisuels, pour faire le point ce mardi matin sur son activité de production audiovisuelle…Journaliste afp
De notre envoyée spéciale à Cannes
L’île des vérités, Toute une histoire, Crimes, Du côté de chez Dave, C dans l’air, Recherche Appartement ou maison, Joséphine, ange gardien, Borgia, Jo… Le point commun entre ces programmes que les téléspectateurs connaissent bien? Ils ont été conçus par l’une des vingt sociétés de production qui appartiennent à Lagardère Entertainment.
Mais ceux qui marchent le mieux pour l’entreprise sont deux programmes courts. «Nos chers voisins et Pep’s [diffusés sur TF1] sont les cartons de l’année» avec respectivement «3.500 et 1.600 sketches», a indiqué ce mardi matin à une poignée de journalistes français Takis Candilis, le président de Lagardère Entertainment.
Premier sur la fiction en France
En termes de fiction, la société se targue d’être la première en France avec 80 heures de programme. Un chiffre toutefois en baisse par rapport à l’an dernier. Le marché est «délicat» ces derniers temps, a noté Takis Candilis avant d’expliquer: «La fiction est en perte de vitesse. Les chaînes produisent de moins en moins et moins cher.»
Malgré tout, sa société reste ambitieuse. Elle est en train de préparer un «reboot» de Métal Hurlant (6 épisodes de 45 minutes à venir) et de travailler, avec la société israélienne Keshet, sur une nouvelle série dramatique appelée Crater Lake (8 x 52 minutes). Le groupe a également un projet de thriller pour Canal+, Jour Polaire, en co-production avec la Suède.
Naissance de «mastodontes» de la TV
Du côté des programmes de flux, en revanche, Lagardère Entertainment a perdu sa place de leader cette année. Banijay est passé devant avec plus de 1.550 heures de programmes contre 1050 heures pour Lagardère Entertainment. Takis Candilis a reconnu que son entreprise avait fait moins bien la saison dernière, mais a tout de même taclé: «Banijay est en tête grâce à H2O [la société de production de Cyril Hanouna]. On a une pénétration plus stable car on ne se repose pas que sur une marque.»
Pour le président de Lagardère Entertainment, «nous sommes dans une année très importante, de transition». Il ne fait pas référence, en priorité, à l’arrivée de Netflix ultra médiatisée le mois dernier et au secteur de la SVOD en plein essor. Mais à la concentration de grosses sociétés de production. «Shine et Endemol entrent dans un processus de fusion», s’inquiète-t-il. «On va assister à la naissance d’un mastodonte de la télé qui va peser 2 milliards d’euros.» D’autres entreprises sont en train de suivre le même chemin. Un bouleversement qui entraîne «beaucoup de questionnements».
Développement en Asie et Afrique
Le groupe de Takis Candilis n’a pas (encore?) annoncé de fusion avec une autre société pour riposter. En revanche, il est «à la recherche de développement international». «Ce n’est pas parce qu’on est très puissant en France qu’on a du poids à l’international. C’est le réseau qui compte», a-t-il fait remarquer. La société, qui veut commencer par conquérir les «pays émergents», vient ainsi d’ouvrir un bureau à Singapour et compte ouvrir des filiales en Asie du sud-est pour de la production de contenus locaux.
«Nous allons annoncer un développement similaire en Afrique» avec des partenaires locaux, a confié Takis Candilis. Une stratégie qu’il dévoilera en détail à Johannesburg en Afrique du sud dans trois semaines dans le cadre du Discop, premier marché des contenus audiovisuels du continent africain.